François Delpla écrit :
"je me souvenais qu'il avait accueilli avec faveur la bio de Hitler de Kershaw".
Moi, en tous les cas, je ne m'en souviens pas. A dire vrai, je me rappelle même carrément du contraire.
J'avais attendu avec une certaine impatience le second volume de la biographie hitlérienne par Ian Kershaw. D'où une certaine "joie" à l'annonce de sa parution, que je n'attendais pas si tôt. La lecture a été rapide, l'auteur ayant un très bon style d'écriture. J'ai beaucoup apprécié certains chapitres (notamment ceux consacrés à la "Solution finale", par la masse d'informations apportées), mais dans l'ensemble, l'ouvrage m'a déçu : absence de nouveauté d'interprétation, incapacité à tenir compte du contexte, tendance moralisante déjà amorcée dans le premier volume (Ian Kershaw n'aime ni les parasites, ni les flemmards, donc n'aime pas l'image qu'il se fait abusivement de Hitler). Sa description du
Haltbefehl m'avait particulièrement laissé sans voix, de par l'incompétence qu'elle révélait. Bref, une biographie riche en informations, mais Kershaw a été dépassé par son sujet, et est superbement passé à côté.
François Delpla me répondra que je cause de mémoire. Effectivement, mais ma mémoire m'a très rarement fait défaut - autre ressemblance de ma part avec le camarade Staline. Il se trouve cependant qu'un document écrit prouve mes dires, un message du 23 octobre 2000 posté sur le newsgroup fr.soc.histoire, que je retranscris ici :
"Il est paru en France aujourd'hui !!!!! Big surprise pour moi lorsque j'ai trouvé ce second volume en librairie, j'avais prévu qu'il sortirait l'année prochaine... Il est plus volumineux que le premier volume, il coûte aussi plus cher (240 Francs), mais pour l'avoir feuilleté sur certains points comme le Haltbefehl (lesdites lectures ayant duré une bonne heure dans ladite librairie), je me demande quand même si Kershaw apporte des éléments réellement nouveaux, en dépit de la masse de travail fournie... Les étudiants en Histoire seront très contents, puisque toutes les thèses sont exposées."
Le reste du message de François Delpla, qui nie défendre la thèse qui lui est précisément reprochée (pas de surprise), est sans intérêt, car déjà réfuté, ou hautement spéculatif. Serais-je donc le seul, de nous deux, à raisonner sur des faits et des documents, et non la seule mémoire ou les spéculations ?