Dis, onc' Francis, y avait-il aussi une section de l'air pour s'occuper des évasions
Ben non neveu Thiriel !
Y avait Baldur von Schirach, un grand prétentieux, arrogant et distant, cheveux coiffés en arrière, toujours tiré à quatre épingles. Normal ! C'était le patron des Jeunesses hitlériennes c'est-à-dire le guide des jeunes Allemands qui marchaient au pas, le regard pointé vers l'horizon lointain. De temps à autre, à force de marcher droit, ils étaient saisi d'une crampe au bras qu'ils soulevaient tous en cadence. Vichy, jaloux de la belle prestance de cette jeunesse, a voulu les imiter avec les Chantiers du maréchal nous voilà.
Y avait le baron Konstantin von Neurath, l'aristocrate. Diplomate de carrière, il était tout en rondeur comme tout diplomate.
Y avait les marins, Karl Dönitz qui considérait de haut tous ses collègues. Normal ! N'avait-il pas été désigné comme le successeur de Hitler ? Erich Raeder, lui aussi amiral, méprisait son collègue et l'ignorait royalement... euh... kriegmarinement. Faut pas confondre la Royale à Darlan et la Kriegmarine à Raeder bien que l'un et l'autre briguaient le poste d'Amiralissime d'une Flotte européenne.
Y avait aussi Walter Funk, le petit marrant, toujours débraillé. Pour un président de la Reichsbank c'est pas sérieux ! Conseil : ne confie pas tes économies à la Reichsbank! Funk amusait ses collègues par ses plaisanteries et surtout par ses concerts. Excellent organiste, Funk s'installait derrière l'harmonium de la chapelle de la prison... très vite entouré par ses co-détenus et même les gardiens. Même les gardiens russes, pourtant pas dévots, se laissèrent séduire par la musique religieuse.
Et puis, l'architecte Albert Speer aimable, discipliné et tout et tout ! Un homme organisé qui dessina les jardins de Spandau comme il dessina les belles avenues de Berlin après en avoir expulsé tous les Juifs.
Si le neveu Thiriel est sage comme une image et si le grand tonton Jacques ne nous mette pas au coin comme des vilains, je raconterai demain comment Albert Speer fit le tour du monde sans jamais quitter l'enceinte de Spandau.
Enfin, y avait Rudolf Hess ! Il était pilote donc seul membre potentiel de la section de l'air. Mais voila, il ne s'occupa pas d'évasions convaincu qu'il serait libéré. Par contre, pendant les décennies de sa captivité, il affirma s'être envolé vers l'Angleterre sans avoir mis son patron dans la combine. Mais c'est une autre histoire qui préoccupe les grands de ce forum. Par contre, si tu es toujours sage comme une image, je te recopierai la lettre adressée à sa femme où il relate son vol jusqu'en Ecosse.
Bien cordialement,
Onc' Francis.