Pour rétablir une vérité, et non pour m'en prendre à Nicolas, ce que je n'ai fait ni ne ferai, je vais traiter du cas de Peter Padfield, que connais uniquement par ses livres, en parallèle avec celui de Jacques Delarue, que je connais personnellement (cf. en particulier ce texte, qu'il m'a aidé à écrire :

).
Les pages sur la fin de Himmler de ce remarquable policier, héros de la Résistance puis de la lutte contre l'OAS, impitoyable contre Touvier mais ayant empêché l'UNR, en 1965, de tirer parti de la photo de Mitterrand serrant la main à Pétain (anecdote à moi racontée), sont
nulles ! Il tombe exactement dans le reproche que j'ai fait ci-dessus (ou dessous car ici tout est sens dessus dessous !) à Padfield mais aussi à Trevor Roper : devant les incohérences de la documentation, faute d'avoir la puce à l'oreille, il compose un récit logique, en extrapolant ici ses sources et même en les contredisant là. Himmler aurait
immédiatement après son auto-identification été transféré à "Lünebourg". Là, on aurait attendu Murphy tout en le fouillant. En arrivant, le colonel aurait fait observer qu'on n'avait pas fouillé la bouche, et voilà. Ici prend place la note citée par Nicolas, sur la "capsule" qu'auraient portée dans la bouche "les chefs nazis".
Bref, ces deux pages ne sont absolument pas crédibles, et cela n'a rien à voir avec l'honnêteté de l'auteur, dont je me porte garant. Tout, en revanche, avec le fait qu'il n'est pas historien, écrit un genre de manuel grand public sur un sujet immense (l'histoire de la Gestapo) sans en connaître à fond tous les recoins et laisse un peu vagabonder son imagination sur des questions qu'il croit tranchées, sans soupçonner un instant qu'elles puissent être minées.