Je vous répondais donc :
"Personnellement je comprends assez mal la résistance intérieure que je vois essentiellement comme un phénomène romantique ayant eu peu d'influence sur le cours de la guerre. A part la mission de renseignement et d'exfiltration des pilotes abattus. Il me semble que même son influence morale est assez limitée. C'est plus pour des raisons familiales que j'essaye un peu de comprendre ce qui tourne autour de Jean Moulin. Mon "parrain", étant parti vers l'Angleterre sur le même bateau que Daniel Cordier.
Pour moi, les Résistants ce sont d'abord ceux qui se sont donnés les moyens de continuer un combat efficace dès l'été 1940. Vous semblez penser que de Gaulle a échoué dans cette tâche alors qu'il est finalement revenu sur le territoire français, avec une armée de quelques centaines de milliers d'hommes, pour rétablir la République. Sans lui, les mêmes hommes auraient pu revenir pour conforter Pétain.
Je ne sais donc pas de quelle "légende gaulliste" vous parlez. Pour moi la légende gaulliste, c'est celle qui a été motivée pour des raisons de cohésion nationale et qui tend à oublier largement le rôle des Français Libres pour faire croire au "tous résistants". La légende c'est la 2e DB dans les projecteurs et la 1re DFL en queue de cortège par exemple.
Donc le rôle exagéré de la résistance me semble de la légende Gaulliste.
Et à part ça il est dommage que vous ne puissiez donner une vue synthétique de votre livre pour que j'ai envie de le lire complètement. La bonne part que j'en ai lue (un peu dans le désordre) ne m'a pas donné le déclic me permettant de comprendre en quoi ces luttes intestines étaient passionnantes.
Amicalement
Jacques Ghémard