Ollivier a écrit : je me garderais bien d'avoir des certitudes en la matière mais je crois qu'il y a beaucoup d'exagérations sur les crimes de guerre imputés aux waffen-ss.
Ce qui voudrait dire soit qu'on a inventé de toute pièce certains crimes soit qu'on a mal évalué leur nature ? Qu'est ce qui est exagéré ?
C'est plutôt le contraire en fait et pour ce qui est du front Ouest, nombre de crimes et d'exactions diverses sont oubliés derrière les symboles d'Oradour et de Baugnez/Malmédy. Comme en France en 1940 ou en Italie, l'implication proportionnelle des formations W-SS y est tout à fait saisissante faute d'être exclusive. Il n'y a qu'à se rappeler que 6 divisions W-SS seulement opèrent à l'Ouest en 1944 et représentent donc moins de 10% du total. (1,2,9,10,12e Panzer et 17e Pz Grenadier),
Certes leurs méthodes ne sont en général pas tout à fait aussi "radicales" qu'à l'Est (sauf à Oradour) où la "zabralisation" pure et simple est monnaie courante, mais on s'en approche à grand pas : arrestations de masse, incendies des habitations suspectes et de plus en plus souvent, exécutions sommaires de prisonniers, d'otages, de civils pris au hasard (70 à Argenton sur creuse par la Das Reich).
La division du "boucher" Lammerding n'est d'ailleurs pas la seule en cause: La "Goetz von Berlichingen" (17.SS) à Graignes ou encore la "Hitlerjugend" sont loin d'être en reste (voir au sujet de cette dernière un article à paraître dans le prochain LdF 10 avec notamment l'affaire de l'abbaye d'Ardennes et l'implication du célèbre Kurt "Panzer" Meyer). On peut évidemment évoquer la bataille des Ardennes les nombreuses exactions commises en Belgique notamment par la division LSSAH (Houffalize, Bande, Bullange, Stavelot, Baugnez...)
Alors certes, on peut également trouver des exécutions sommaires côté alliés. On a souvent complètement ignoré ce phénomène pourtant commun hélas à la quasi totalité des armées et la quasi-totalité des guerres (y compris les plus récentes). Mais il ne s'agit pas là de "méthodes" assumées comme dans le cas des formations SS mais soit de brutalité ponctuelle plus ou moins gratuite de la part d'un ou de quelques individus, soit, au pis, de réactions épidermiques de quelques officiers suite à des atrocités constatées ("vous avez vu ce qu'ils ont fait, cette fois, on ne fait plus de prisonniers SS").
Si nombre de membres de la W-SS n'étaient certainement pas des brutes sanguinaires et fanatiques (surtout en 44-45) - pas plus d'ailleurs que tous les soldats alliés n'étaient des démocrates humanistes - ils ont néanmoins garni les rangs d'une organisation criminelle constituant le pilier de soutènement d'un régime totalitaire et génocidaire à l'idéologie ouvertement raciste et assumée comme telle. Nombre de leurs actes individuels et collectifs traduisent cette "spécificité" (qui déteindra d'ailleurs largement, comme le rappelle François, à la "Blanche" Wehrmacht y compris chez certaines de ses icones comme Manstein).
D'ailleurs, le fait de ne plus avoir de formation politique à partir de 1943 ne change pas grand chose à l'affaire. Porter la double rune n'est en aucun cas anodin. On en rêve, on le souhaite ou on le subit au sein de l'Allemagne nazie ou de la "Nouvelle Europe", mais on sait pertinemment qu'il ne s'agit pas d'un uniforme "comme les autres". |