Extrait d'un discours de François Fillon, notre ministre de l'éducation nationale, prononcé à l'occasion de la remise des prix du Concours National de la Résistance et de la Déportation, ayant comme sujet "la France Libre".
Permettez-moi de m'en expliquer. Il n'est pas contestable que la Résistance s'éloigne de nous et si des acteurs majeurs de cette épopée sont encore présents, s'ils mettent à témoigner une énergie magnifique, la période sort peu à peu de nos vies pour entrer dans l'Histoire. Au fil de cette évolution, la tentation se fait jour de donner à la résistance des limites plus vagues, une définition plus floue bref, de transformer cette réalité en un simple état d'esprit. Bien sûr, l'esprit de résistance est en lui-même admirable, Il ne faudrait pas, cependant, le galvauder.
Beaucoup de militants, engagés dans des causes diverses, et dont je ne conteste pas l'utilité, se proclament aujourd'hui résistants. Le sujet du Concours, Les Français libres, fait justice de leurs prétentions. La France libre, ce sont des groupes d'hommes restreints, les pécheurs de l'île de Sein, les 177 du commando Kieffer, la 13e demi-brigade de la Légion. Ce sont des noms - dont on peut faire la liste: Gary, Monclar, Leclerc, Koenig, Eboué, Cassin. Ce sont des sigles, des dates, des discours, une constitution. C'est un fait historique singulier, dont la grandeur épouse une définition relativement étroite et exigeante.
Je crains que notre Ministre ne soit tombé dans le piège qu'il dénonce. Parmi "les 177 du commando Kieffer" combien étaient réellement Français Libres suivant cette "définition étroite et exigeante" ?
La définition est simple "engagement dans une unité de la France Libre avant le 31 juillet 1943".
Amicalement
Jacques |