Bonjour Stéphane,
Il me semble que l'appel au sentiments est un peu facile et qu'il recouvre en fait un manque d'arguments.
Faut-il dire que les Américains qui ont débarqué le 6 juin étaient des "Français Libres" sinon on leur manque de respect ?
Faut-il dire que les Français morts en mai et juin 1940 en tentant de résister aux envahiseurs étaient des "Français Libres" sinon on leur manque de respect ?
Faut-il que je dise que mon oncle Pierre Guénard, engagé comme sapeur de chemin de fer en 1943 dans l'armée d'armistice pas entièrement dissoute, puis démineur pour les Américains, était un Français Libre, sinon je lui manque de respect ?
Faut-il dire que les marins du Casabianca dont parle Saint Hillier et qui ne veulent pas manger à la même table que ce "gaulliste", sont eux aussi des Français Libres.
Et bien je crains fort que si en 1943 quelqu'un avait dit d'eux "voici des Français Libres" ils ne se seraient pas spécialement sentis respectés.
Cette appellation ne fut pas toujours synonyme de gloire. Elle fut pendant la guerre et même pendant les années qui ont suivi un titre souvent difficile à porter.
Il semblerait qu'il en soit autrement à l'heure actuelle. des livres comme "La France Libre" montrent assez clairement qu'il y a une confusion probablement volontaire qui vient nottament des millieux militaires.
Les rebelles, ceux qui n'hésitent pas à se singulariser ont probablement toujours mauvaise presse. Alors si on ne peut les faire oublier, l'autre solution seraient de les absorbés. Tous "Français Libres" et il n'y a plus de Français Libres.
Et bien excuse-moi, mais j'essairai toujours de faire comprendre à quel point ils ont été singuliers, non pas par leur courrage dans la guerre, mais par leur chemin à contre courant.
Amicalement
Jacques |