Au calendrier de la SGM, avoir attendu juillet 1943 pour rejoindre la France libre, c'est tout de même un poil un peu tard. Même cette date butoir est plutôt tardive, si on prend en compte les faits majeurs qui s'étaient produits depuis 1942. Dans leur grande mansuétude (oui!) les Français Libres, qualifiés de dissidents, condamnés à mort en 1940, déchus de leurs grades, etc... ont accordé six bons mois de délai de grâce aux retardataires, y compris ceux que Closterman appelle "les mieux vaut tard que jamais".
Il ne fallait pas vibrer d'un intense amour de la patrie, pour rejoindre de Gaulle en juillet 1943, aprés avoir servi Pétain pendant trois ans. Rallier le camp de vainqueurs, aprés Pearl Harbour, aprés Stalingrad, aprés la défaite de l'Axe en Afrique.
Revendiquer maintenant une sorte de prolongation dans l'extension, c'est envisager, à terme, de dénommer "Français Libres" (permettez que je tienne aux majuscules) les autres, tard venus, valeureux combattants, certes, "libérateurs de la France" comme ils se proclament, mais qui n'ont pas été de ceux qui ont "ramassé le tronçon de glaive brisé", selon l'expression de général de Gaulle.
Ceux de 40 et de 41-42 ont sauvé l'honneur de la France.
Laissons leur le privilège d'avoir été les "so few" au moment le plus tragique.
Les autres n'ont sauvé que LEUR honneur. |