> Vous dites bêtise Bernard, même si vous ne confondez plus
> une contradiction avec une aporie.
Il n'y a jamais eu la moindre confusion de ma part : en revanche, il semble que l'ex-anonyme n'ait pas digéré
mon article rappelant qu'il s'est contredit à plus de 25 reprises au cours du seul mois de décembre 2009...
> J'ai dit (combien de fois, mon Dieu !) que Hilberg lui-
> même commettait un anachronisme en créditant Vichy
> d'avoir sauvé la majorité des Juifs de France
Ce qui constitue une
falsification des propos de Raul Hilberg.
> puisqu'il
> ignorait leur destinée le 2 juillet 42
Ce faisant, l'ex-anonyme se contredit encore, comme
démontré ici.
> (et pour cause la chambre à gaz d'Auschwitz n'est entré
> en fonction qu'après !).
Les premiers gazages surviennent à Auschwitz en septembre 1941,
dans le Bloc 11 puis la morgue du Krematorium I du camp d'Auschwitz I, tandis que les premières chambres à gaz d'Auschwitz II - Birkenau, les
Bunker I et
II, entrent en service au printemps 1942 (Jean-Claude Pressac,
Auschwitz. Technique and Operation of the Gas Chambers, Beate Klarsfeld Foundation, 1989,
p. 184)...
Par ailleurs, les camions à gaz interviennent en Union soviétique dès le mois de décembre 1941, tandis que les camps d'extermination de Belzec, Sobibor et Treblinka sont opérationnels à partir de, respectivement, mars 1942, mai 1942, et l'été 1942. Sans oublier les massacres par balles perpétrés à l'Est, dans les ex-Pays Baltes, en ex-Biélorussie, en ex-Ukraine, et en Serbie, depuis l'été 1941.
Bref, tout un chacun, et en particulier à Vichy, avait les moyens de savoir, avant les rafles de l'été 1942, que la déportation ne signifiait qu'un sort funeste.
L'ex-anonyme lui-même l'a reconnu.
L'information sur ces exterminations a si bien circulé,
dès 1941, que les premières déportations de Juifs de Slovaquie, déclenchées dès le mois de mars 1942, ont suscité les plus vives inquiétudes du Vatican, et ce alors que ce dernier ne disposait pas de services de renseignements aussi élaborés que les belligérants - voir David Alvarez, "Le meilleur service de renseignement d'Europe ? Les renseignements du Vatican et la Solution finale",
in David Bankier (
dir.),
Les Services secrets et la Shoah, Nouveau Monde Editions, 2007, p. 247-278.
Le 7 avril 1942, Giuseppe Burzio, chargé d'affaires du Saint-Siège à Bratislava, a ainsi mis en garde le gouvernement fantoche local collaborant auxdites déportations :
"Votre Excellence est assurément au courant des tristes nouvelles qui courent sur le sort atroce des Juifs déportés en Pologne et en Ukraine. Tout le monde en parle. En admettant pour un instant qu'un Etat puisse ne pas tenir compte du droit naturel et des exigences du christianisme, il ne me semble pas qu'il puisse, et pour son prestige, et pour le bien futur de la nation, se désintéresser de l'opinion publique internationale et du jugement de l'Histoire." (cité
in Pierre Blet,
Pie XII et la Seconde Guerre Mondiale d'après les archives du Vatican, Perrin, 1997, p. 198) Par la suite, les collaborateurs slovaques prétendront que les Juifs déportés sont destinés aux camps de travail, à quoi le Vatican répondra qu'ils sont purement et simplement
"annihilés".
> J'ai dit (combien de fois , mon Dieu !) que c'était même
> heureux qu'il 'ignorât, cette destinée, car il en aurait
> eu peut-être un trac fou qui lui aurait fait rater sa
> négociation.
Bousquet a déclaré son intention de se débarrasser de tous les Juifs étrangers déjà internés
dès ses premiers entretiens avec Heydrich...
> Pour fixer les choses, j'ai même donné un nom à cela : le
> trac du troc.
> Relisez.
Déjà réfuté :
si les Juifs étrangers ont été immédiatement sacrifiés, il était acquis des deux côtés que les Juifs français subiraient le même sort au cours des phases suivantes de la déportation.