Le cas de la Révolution nationale - Au bureau des affaires juives - forum "Livres de guerre"
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Au bureau des affaires juives / Tal Bruttmann

En réponse à -15 -14 -13 -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Errarum humanum est .... de Francis Deleu

Le cas de la Révolution nationale de françois delpla le mardi 01 avril 2008 à 11h15

Le gouvernement de Vichy, pendant l’été et l’automne de 1940, cherche à séduire l'Allemagne en imitant certains traits de son régime intérieur et en essayant d'obtenir, en retour, des avantages. D'où une certaine lenteur et une certaine prudence, dictées par le fait que Hitler lui-même se hâte lentement de répondre aux avances. Car Vichy a un sens, limité mais réel, de l'intérêt et de l'honneur nationaux.

Le meilleur témoin de cette attitude est la gestation parallèle de deux décisions gouvernementales, l’adoption d’un statut discriminant les Juifs et la proclamation d’une « révolution nationale ». Le statut est en préparation, dans les bureaux du ministre Alibert, dès le début de juillet. Il n’est soumis au gouvernement que fin septembre pour être publié, après d’ultimes et obscures péripéties, le 18 octobre.

Quant à la Révolution nationale, elle est décrétée une première fois le 10 juillet par l’exposé des motifs de la loi attribuant les pleins pouvoirs à Pétain. Hitler est ainsi implicitement invité à constater que son interlocuteur a changé du tout au tout : d’une république, phare de la démocratie dans le monde, on est passé à une dictature "révolutionnaire", révérant le principe du chef.

Pétain a en effet tout comme Hitler, et même un peu plus, la plénitude du pouvoir. Le chef allemand reste en effet théoriquement soumis à la constitution républicaine de Weimar et prend soin de faire renouveler régulièrement par le Reichstag le décret qui l’a suspendue au lendemain de l’incendie du Reichstag, tandis que Pétain a fait rayer d’un trait de plume la constitution de 1875 et acquis le pouvoir d’en rédiger une autre, avec cette seule restriction qu’elle devra être ratifiée par les assemblées qu’elle aura créées (une concession de dernière minute de Laval à certains parlementaires, pour arrondir la majorité qui allait sanctionner cette abdication).

Dès lors, toute imitation de son régime qui siérait à l’Allemagne pourrait être adoptée sur-le-champ, à commencer par des mesures antisémites.

Comment réagit le vainqueur devant lequel on se prosterne ainsi ? Par une manifestation d’insatisfaction ! C’est alors, en effet, le 15 juillet, qu’il lui prend fantaisie de demander des bases en Afrique du Nord, soi-disant pour compenser les concessions qu’il aurait faites au lendemain de Mers el-Kébir en desserrant les clauses de l’armistice. Une manière de dire que les concessions faites par Vichy qui, elles, étaient immenses, en abjurant la République, sont tenues à Berlin pour quantité négligeable.

Il est compréhensible que, tandis que Pétain écrit à Hitler le 17 une réponse prudente au sujet des bases (il ne refuse pas mais, au contraire, écrit que leur octroi supposerait une révision complète de l’armistice et qu’il y est disposé –Hitler ne répondra pas), le statut des Juifs reste aux oubliettes tandis que la révolution nationale y sombre.

Mais il ne faudrait pas croire qu’on en revienne à la démocratie, ou qu’on fasse l’éloge de l’apport juif à la nation française. On se contente de reprendre les choses au point de départ, en avançant de menus gestes de bonne volonté. C’est à ce moment, justement, que Laval rencontre Abetz (et recueille une première réaction germanique à la lettre de Pétain, à laquelle Abetz fait bon accueil, suivant un rapport Brinon du 23, cité par Lambauer) et que le jugement des politiciens de la Troisième République arrive sur le tapis.

C'est là menue monnaie, en attendant des cadeaux plus précieux. Et en même temps, la compromission suggérée est plus grave. Car une révolution nationale, précisément, peut passer (à des yeux peu exigeants) pour nationale, de même qu'un statut des Juifs peut être présenté comme un retour aux bonnes vieilles racines du terroir. Mais le jugement des "responsables de la guerre" (qui n'aura jamais lieu... alors qu'en cette fin juillet il est déclaré urgent !) vaut contrition pour avoir soutenu la Pologne, et donc blanc-seing pour l'écrasement des Slaves et aussi, en passant, de la France, privée de tout droit de rechercher des contrepoids orientaux à la puissance du Reich.

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes