Francis !
Si nous débattons le moins est de reconnaître les apports documentaires des autres.
Tu nous dis (et tu m'assènes) depuis des années que les mesures répressives du premier Vichy contre les Juifs ne doivent rien à une requête allemande... et aux yeux de nos lecteurs il se peut que j'apparaisse un peu en difficulté. Je le suis d'ailleurs, tant que toi ou eux (ou Laurent Joly) se refusent, tout en le critiquant ou en le mettant en doute, à lire mon gros livre sur Montoire, qui étudie au jour le jour les interactions (et qui fête ses 12 ans...).
Mais là je trouve un petit diamant qui projette une vive lumière sur l'ensemble du tableau, et il conviendrait de pas le noyer dans une brocante de cailloux.
1) Abetz passe commande à Laval le 19 juillet d'une mise en accusation des "fauteurs de guerre";
2) avant la fin du mois, Vichy accumule un arsenal juridique contre ces gens et sa presse multiplie les attaques en particulier contre ceux qui sont juifs (Mandel, Blum, Zay, Mendès France);
3) Ribbentrop administre le 31 juillet par voie de presse une déclaration d'insatisfaction devant des mesures qui visent des individus et non des catégories... cela pendant une absence d'Abetz, parti notoirement chercher des instructions en Allemagne;
4) Deux jours plus tard, Vichy annonce la mise en chantier de la loi sur les francs-maçons, qui sortira de terre le 13 août.
A cela précisément, tu réponds précisément quoi ? |