Abetz-Laval : rencontre du 19 juillet 1940 - Au bureau des affaires juives - forum "Livres de guerre"
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Au bureau des affaires juives / Tal Bruttmann

En réponse à -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Hypothèses de françois delpla

Abetz-Laval : rencontre du 19 juillet 1940 de Francis Deleu le lundi 24 mars 2008 à 18h24

Bonsoir,

Somme toute, nous ne savons pas grand chose sur le contenu des conversations "Abetz-Laval" du 19 juillet 1940. Il semble acquis que Laval se présentait avec un cahier de revendications ou de doléances portant sur des points concrets : allègement (ou respect) des conventions d'armistice, retour des réfugiés, approvisionnement, arrêt des expulsions depuis la zone occupée ... peut-être aussi des offres de collaboration politique.
Ce qu'en dit Laval :
*** La Convention d'armistice était si dure, qu'appliquée dans son texte et dans son esprit, elle mettait notre pays dans l'impossibilité de vivre. Je devais donc parler et agir pour essayer de desserrer l'étreinte allemande. Je devais en outre m'efforcer, tant la victoire de l'Allemagne paraissait écrasante, d'obtenir pour la France qu'elle ne fût pas maltraitée quand on signerait la paix, et, dans ma pensée, cela signifiait qu'elle ne devait pas perdre un mètre carré de son territoire ou de son Empire. *** (Laval parle, p. 64)
Abetz aurait laissé peu d'espoir à Laval.
Ce que Abetz aurait répondu à Laval :
*** Chaque pays vaincu a tendance à croire qu'un changement de régime ... lui vaudra des conditions de paix plus acceptables. Il y avait là une erreur que nul vainqueur n'hésiterait jamais à rectifier *** (p. 119, Histoire de Vichy, Jean-Paul Cointet, Plon 1996)
Nous en sommes réduits à échafauder des hypothèses dont la clé de voûte est de savoir qui des deux - Laval ou Abetz - était quémandeur d'une rencontre au sommet.

François Delpla avance l'hypothèse d'un Abetz demandeur d'une rencontre :
*** La première entrevue a lieu le 19 juillet, préparée par des contacts entre le vice-président et de vieux amis français d'Abetz, Brinon, Luchaire et Fontenoy. On se souvient que d'après Guérard, Abetz demande à rencontrer Laval, le 8 juillet; Laval lui-même l'a affirmé en 1945, dans le mémorandum préparé pour sa défense. Dès le 15, Abetz se vantait auprès du général Streccius d'avoir établi le contact, non seulement avec Laval, mais avec Pétain et Weygand. Voilà qui établit que c'est bien Abetz qui est demander, contrairement à une légende tenace, qui a parfois induit les meilleurs historiens à contredire leur propre documentation. Il est tout à fait inexact, en ce mois de juillet, de présenter Laval comme le "vainqueur" d'une "course à la collaboration". C'est Abetz qui le choisit et il prend son temps pour réagir. Il assure, en priorité, ses arrières vichyssois. Il agit en liaison avec le gouvernement, et non avec le seul maréchal. *** (p. 116, Montoire, Albin Michel, 1996)
La démonstration n'emporte pas ma conviction.
L'affirmation de Laval :
*** En juillet 1940, avant la réunion de l'Assemblée nationale, j'ai reçu à Vichy la visite d'un journaliste, M. Fontenoy, qui me fit part du désir exprimé par M. Abetz, ambassadeur d'Allemagne, d'avoir à Paris un entretien avec moi. ***
Dans son memorandum, préparé pour sa défense, Laval n'allait pas dire le contraire. La suite du texte (voir ci-dessus) indique plutôt que Laval était demandeur d'une rencontre. Par ailleurs, il ne fait pas de doute que Brinon, Luchaire [1] et Fontenoy aient joué les intermédiaires ... à la demande de Laval.
Quant aux "vantardises" de Abetz et ses contacts - notamment avec Weygand et Pétain - rien ne le confirme.

Remontons dans le temps !

- Dès le 7 juillet le général Huntziger propose à Wiesbaden (où siège la Commission d'armistice) que la France et l'Allemagne s'avancent plus loin que ne le prévoit l'armistice :
*** Un armistice est, normalement, l'intermédiaire entre la guerre et la paix,dont il constitue, en quelque sorte, le vestibule. Mais notre armistice sort de la règle, puisque la France battue se trouve pratiquement en guerre avec le même ennemi que son adversaire vainqueur.
La procédure régulière ne peut plus suffire. Elle devrait pouvoir être complétée par des contacts supplémentaires entre personnalités n'appartenant pas à la Commission d'armistice. A situation nouvelle, procédés nouveaux. *** (souligné par mes soins)
- Le 9 juillet, Paul Baudouin (ministre des Affaires étrangères) fait savoir par Madrid qu'il souhaite rencontrer Ribbentrop

- Gaston Bergery [2] déclara, lors de son procès, que Pétain lui avait demandé en juillet 1940 de prendre contact avec les Allemands.

Bref, tout indique que Vichy sollicitait un sommet franco-allemand.... pour entrer dans la voie de la collaboration.

Bien cordialement,
Francis.

[1] L'épouse de Abetz n'était autre que la secrétaire de Luchaire.
[2] Bergery (ainsi que Luchaire) : clic sur la loupe à décrypter.

*** / ***

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes