Mon argumentation n'a pas été reproduite. Votre nouveau message, fort court, est loin de tout mentionner, et fait preuve à mon égard de propos injurieux (
"accusation aussi absurde qu’infamante").
Mais je vois que vous ne niez plus - enfin ! - avoir écrit que ni Halder ni Jodl ne mentionnaient, avant le 3 juillet 1940, les intentions hostiles de Hitler à destination de
Barbarossa. Vous avez opté pour une nouvelle tactique : vous vouliez nous causer de la période du 22 juin 1940 (armistice franco-allemand) au 22 juin 1941 (invasion de l'U.R.S.S.), c'est pourquoi votre affirmation (dont vous ne contestez plus l'existence) ne pouvait s'analyser que dans ce contexte.
Mais la réplique manque en fait, et à deux titres :
1) Tout d'abord, vous n'avez pas mentionné cette petite précision contextuelle dans votre message, ni même après : il vous a fallu attendre six semaines avant d'apporter une telle précision. Vous vous êtiez contenté, dans votre article, d'une remarque d'ordre général et méthodologique, à savoir que
"l'étude de l'année charnière 22 juin 40-22 juin 41, initiée par Hillgruber, a été considérablement creusée par votre serviteur qui, le premier, a analysé Montoire et Hendaye comme des trompe-l'oeil".
Il s'agissait d'une mise en avant de vos travaux, non d'une introduction posant le cadre chronologique du débat,
lequel portait sur les
intentions de Hitler vis-à -vis de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie pour 1940, ce dans le contexte d'une défaite française matérialisée à Sedan et Dunkerque, et pas seulement de la situation consécutive au 22 juin 1940. Sachant que vous avez l'habitude de
jouer sur les mots dès que vous êtes mis en difficulté, il y a lieu d'en déduire que cette excuse très tardive (vous n'avez même pas songé à l'invoquer lorsque j'ai déniché la citation de Halder) n'est tout simplement pas le reflet de la réalité.
2) Ensuite, le contexte du mois de juin 1940 est quasi-identique à celui précédant de peu Mers-el-Kébir. Depuis Sedan et Dunkerque,
la France est vaincue, et que la chose se contrétise à Rethondes le 22 juin 1940 n'a
ici aucune importance, car en tout état de cause,
Hitler parle tout simplement de sa stratégie globale en tenant pour acquise la défaite française. Et c'est ainsi qu'il déclare au général Halder que la paix sera conclue avec la Grande-Bretagne, puis qu'il s'agira de s'attaquer à l'U.R.S.S.
Mais admirons donc votre (nouvelle) thèse : du 22 juin au 3 juillet 1940, ni le général Jodl, ni le général Halder ne mentionnent une quelconque intention hostile de Hitler vis-à -vis de l'U.R.S.S. Donc, cela signifie que Hitler ne voulait pas envahir cette dernière !
Vous déduisez d'un silence d'à peine dix jours (accompagné, soit dit en passant, de plans d'offensive contre ce pays élaborés par Halder depuis le mois de mai)
une stratégie globale, en faisant fi d'une révélation fournie par le journal de ce même Halder à la date du 2 juin 1940, selon laquelle Hitler compte détruire la Russie après avoir conclu la paix avec l'Angleterre.
Mais alors, François,
si Hitler veut persuader ses généraux d'une paix avec la Grande-Bretagne, pourquoi va-t-il jusqu'à causer d'une guerre avec l'U.R.S.S. malgré le pacte germano-soviétique ? Je vous ai déjà posé cette question, et vous n'y avez toujours pas répondu. :-)