Bonsoir,
Comme nombre de ses contemporains, Pétain était imprégné de la pensée maurassienne. Comme François l'indique, il était "de mode" sinon "convenable" de fréquenter quelques "israélites" de qualité tout en méprisant la "juiverie".
Quelques points de repères:
Marc Ferro indique que lors de l'affaire Dreyfus, Pétain fut convaincu de l'innocence du capitaine. Plus tard, s'exprimant à ce sujet : "Nous ne pouvions, comme officiers, donner tort aux tribunaux militaires. Mais nous sentions que le problème était mal posé. J'ai toujours cru pour ma part à l'innocence de Dreyfus. Mais pourquoi cet animal-là s'est-il aussi mal défendu?"
Toujours Marc Ferro ! Pétain aurait refusé une promotion exceptionnelle au motif qu'elle lui était attribuée par des supérieurs dreyfusards. "Prudent, écrit Ferro, il [Pétain] ne voulut pas que son grade nouveau fût entaché d'un soupçon d'appartenance". Prudence et discrétion sont bien des mots clés qui caractérisent l'attitude de Pétain.... antisémite discret.
Dans l'entre-deux guerres, Louis Ménétrel, le médecin personnel et confident de Pétain, affichaient des sentiments antisémites virulents jusqu'à refuser de soigner des malades juifs. Son fils Bernard qui lui succéda, n'eut rien à envier à son père en matière d'antisémitisme.
La Statut des Juifs ! Nous en avons longuement discuté et il semble admis que Pétain participa activement à la rédaction du "statut" en se montrant parmi les plus sévères.
Pendant la durée de l'occupation nazie, nous pourrions nous interroger sur la grande discrétion de Pétain à l'égard des persécutions juives. Pétain ne manifesta publiquement ni compassion, ni assentiment.
Et pourtant ! Que penser de cette phrase de Pétain devenue célèbre "Mais enfin, pourquoi Gillouin prend-il toujours la défense des Juifs?"
Quant à la condamnation des exactions de la Milice, le 6 août 1944, alors que la Libération de la France est devenue évidente, l'attitude de Pétain est fort bien décrite par François Delpla.
Bien amicalement,
Francis. |