Merci pour toutes ces précisions.
Cependant je remarque qu'il n'y a rien, avant 1940, de bien pendable. Sur Ménétrel fils il faudrait nuancer (à l'aide de la remarquable bio de Bénédicte Vergez-Chaignon) et de toute manière Pétain n'est pas dépendant de lui en ces matières.
Donc au total, sur le plan idéologique, il apparaît moins comme un vieil antisémite nourri de Drumont à la fin du XIXème siècle que comme un analphabète influençable. Et l'hypothèse d'une influence de Hitler en personne (au travers de la situation par lui créée) prend corps.
Il y a au départ, il ne faut pas l'oublier (chez Hitler non plus d'ailleurs), une motivation patriotique : sauver les meubles de la France. Alors ces Juifs que les Allemands, avec lesquels il paraît vital de trouver un accommodement, n'aiment pas, c'est déjà une raison de les détester. Ils gênent une entente qui permettrait de sauver la France ? cela aide à les voir comme un corps étranger. On finit par se persuader que ce sont bien les parasites universels décrits par Mein Kampf après (et d'après) les Protocoles des sages de Sion. Et on focalise la haine sur l'emmerdeur personnel de 1918 et surtout de juin 40, Georges Mandel, au point de dire dans la phrase même où on proteste tardivement contre son meurtre qu'il "représente" avec Jean Zay (en dépassant le clivage politique qui fait que, pour un homme de droite un peu bouché, Zay, ministre de l'EN du FP, est le diable, mais point du tout Mandel) quelque chose de pas bien. |