On se souvient peut-être de mon intuition, exprimée dans le Hitler, que vers la fin de l'été 41 le Führer était disposé à signer la paix avec l'URSS, une fois l'Ukraine saisie.
Comme je l'argumentais principalement au moyen de l'évolution de ses considérations de moins en moins gourmandes sur la frontière souhaitable au fil de ses propos de table, mon analyse avait été contestée ici même au nom de l'anticommunisme foncier de Hitler et, n'étant pas une multinationale, je n'avais pu missionner une équipe de documentalistes pour trouver d'autres pièces allant dans le même sens.
Or Fabrice Bouthillon vient de faire un travail de ce genre. Il cite mon analyse, puis l'étaye par un passage du journal de Goebbels, daté du 19 août (et reflétant donc, comme de coutume, une conversation de la veille). Hitler lui a dit :
Peut-être, pense le Führer, un moment viendrait où Staline demanderait la paix. (...) Et alors que ferait-il, lui, demandé-je. Il répond qu'à une demande de paix il donnerait son approbation, naturellement à la condition qu'il reçoive de solides garanties et que l'armement bolchevique soit détruit jusqu'à la dernière pièce. Ce qu'il adviendrait ensuite du bolchevisme, nous pouvons nous en moquer. |