... mais pas dans le sens que vous lui accordez.
Et pour cause. J'ai déjà, au cours de notre "débat" de 2005, produit cette citation. Ce qui m'avait alors surpris, c'est que vous ne l'aviez, alors, pas repris à votre compte. L'information était même accessible chez Ian Kershaw, Hitler 1936-1945, Flammarion, 2000, p. 606.
Par ailleurs, et je vous adresse là le même reproche que je destine à Jacques Baynac (qui ne donne toujours pas signe de vie, hormis sur les plateaux télé, soit dit en passant), vous déformez quelque peu le sens de la thèse adverse à la vôtre, thèse adverse qui consiste en ceci : Hitler comptait détruire l'URSS, certainement pas signer un pacte avec elle, et pour ce faire devait occuper toute la Russie occidentale jusqu'à l'Oural. Le reste, faute d'Etat viable et de main d'oeuvre, ne saurait en effet logiquement subsister. Anticommunisme, oui, mais surtout bon sens géostratégique ! C'était, en tenant compte des critères raciaux de sa vision du monde, impliquant l'impossibilité de s'allier aux Ukrainiens, aux Baltes et aux Caucasiens, la seule possibilité d'en finir avec le communisme.
Cette thèse - que vous n'avez d'ailleurs pas été capable de contester - reposait sur un faisceau impressionnant de preuves : extraits de Mein Kampf, échec d'une approche diplomatique soviétique (voir Volkogonov et Toland), et surtout "propos de tables" eux-mêmes, dont les rares qui, selon vous, allaient dans votre sens étaient en vérité soit équivoques, soit extraits de leur contexte - alors que lesdits propos révèlent au contraire une constance dans les ambitions territoriales hitlériennes. Quant aux déclarations faites à Goebbels, elles sont effectuées le 18 août 1941, alors que le Führer est épuisé et malade, qu'il doit faire face à l'Eglise catholique sur la question des malades mentaux, qu'il doit faire face à ses généraux sur la stratégie à adopter (Moscou ou Kiev ?), et qu'il doit suspendre les déportations des Juifs du Reich à cause de ces difficultés intérieures et extérieures. Ces déclarations, au demeurant parfaitement isolées, pour ne pas dire uniques, étaient de toutes les manières inacceptables pour Staline en termes de conditions de paix, puisque supposant le désarmement total de l'URSS.
Bref, François, vous feriez mieux de relire nos archives, même s'il est vrai que ces miens propos, déjà portés à votre connaissance par le passé, n'ont curieusement pas été reproduits sur la page de votre site consacrée à notre "débat". |