Bonjour,
Nicolas Bernard : Pour revenir au pacte germano-soviétique, le maître du Kremlin confie certes à Dimitrov, Secrétaire général du Komintern, le 7 septembre 1939, en présence de Molotov et Jdanov, qu'il n'a rien contre le fait que les pays capitalistes "se combattent un bon coup et qu'ils s'affaiblissent l'un l'autre. Ce ne serait pas mal si, grâce à l'Allemagne, la situation des pays capitalistes les plus riches était ébranlée (en particulier l'Angleterre). Hitler, sans le comprendre, ni le vouloir lui-même, ébranle, sape le système capitaliste." (Dimitrov, Journal, Belin, 2005, p. 339).
Vladimir Fédorovski, Le Fantôme de Staline, note que le soir même de la signature du protocole secret (23 août 1939), Staline confie à Molotov que l'Union soviétique pourrait tirer deux avantages du protocole : Le premier avantage substantiel pour l'Union soviétique était la disparition de la Pologne. L'objectif consistait donc à obliger Hitler à attaquer la Pologne, afin de provoquer une guerre "entre les puissances capitalistes et les pays fascistes", dans l'espoir d'en tirer les bénéfices. Si, comme il l'augurait, l'Allemagne mettait la France et l'Angleterre exsangues au prix d'une longue guerre, elle serait ensuite trop faible pour déclencher une offensive contre l'URSS.
Par ailleurs, en cas de défaite nazie, le régime d'Hitler serait renversé par une révolution "bolchevique". Dans les deux cas, Staline était gagnant... Avec le rapprochement de l'Allemagne et sa conséquence, le partage de la Pologne, le dictateur rouge s'inscrivait dans la droite ligne des grands tsars de la Russie éternelle. (pp 117/118)
Bien cordialement,
Francis. |