Je crains hélas qu'il ne cherche à faire oublier ses trop nombreuses dérives (liste non exhaustive) :
1) Violation de l'obligation de prudence et acceptation immédiate d'une thèse franchement suspecte (avec pour seule réserve une substitution de mobile !) : "J’ai reçu ce matin le dernier livre de Martin Allen, Himmler’s Secret War, et avant d’en causer sur le forum bibliographique quand j’en aurai pris une connaissance plus générale, je voudrais indiquer tout de suite que le scoop de la fin me semble imparable. Himmler ne s’est pas suicidé et d’ailleurs, si on relit le récit officiel de sa mort, publié dès le lendemain avec visite de la presse au cadavre, on ne peut que se demander comment la chose est passée aussi facilement" (20 juin 2005).
2) Usage de faux, par absence de la plus élementaire prudence d'abord (malgré mes nombreuses mises en garde) : "Le pifomètre ne suffit pas mais il est bien utile, il permet de chercher où il faut, de flairer les arnaques, etc. Là, il ne me met nullement en garde. Trois documents éclairants, rien en face, des mobiles tout à fait plausibles qui, personnellement, ne ternissent nullement mon image de Churchill... face à des accusations d’incompétence, non seulement contre Martin Allen, mais contre la corporation des archivistes de Kew qui laissent glisser n’importe quoi dans leurs cartons, et qui n’ont toujours pas réagi plusieurs semaines après la divulgation" (24 juin 2005 - pas de chance : une expertise conclura à la falsification une semaine plus tard).
3) ... par refus d'admettre avoir eu tort ensuite, après l'expertise établissant la falsification : "Et le document n° 2, le télégramme qui fait précisément état de l’exécution de Little H, trône toujours intact au milieu des alleged ruines. Pour l’instant ce que je constate c’est un tapage médiatique et un lynchage expéditif, qui tend à gagner l’ensemble des trois livres, riches en révélations, d’un défricheur qui n’a pas froid aux yeux. Au nom de mon principe favori, d’essayer de savoir ce qui s’est passé pendant la SGM sans argumenter à partir de la personne des auteurs et sans beaucoup me demander quel camp a besoin de quelle thèse, je suis heureux qu’on m’ait fourni l’occasion de m’interroger sur une version officielle jamais remise en cause malgré ses contradictions" (11 juillet 2005).
Bref, et si l'on s'arrête à ces seuls cas, nous avons déjà : usage de faux, lecture hypercritique et déformation de témoignages et des arguments adverses, accusations diffamatoires, spéculations fantaisistes, absence de prudence dès qu'il s'agit d'accueillir une théorie du complot et retour au scepticisme face aux éléments qui la démentent.
J'aurais à la rigueur pu admettre son erreur intéressant l'admission immédiate des faux documents. L'erreur - même grave - est humaine. Mais le reste ne passe pas. D'où ma question : est-ce là un comportement digne d'un historien ?