Von Papen, Schellenberg, Kaltenbrunner et Ribbentrop ont tous été directement concernés par "l'affaire Cicéron" qui a fait couler beaucoup d'encre depuis le récit publié au début des années 1950 par l'officier du SD Luwig Moyzisch qui "traitait" l'agent turc engagé comme valet de l'ambassadeur britannique. Le matériau extrait du coffre de l'ambassadeur britannique Knarchbull-Hugessen à Ankara et photographié par l'agent "Cicéron", alias Elyesa Bazna, était parait-il si extraordinaire que certains hauts dignitaires du IIIe Reich refusèrent de les prendre au sérieux, persuadés d'être les cibles d'une intoxication orchestrée par les services secrets britanniques.
Alors, qu'en est-il 61 ans après les faits ?
Dans son dernier et passionnant livre, François Kersaudy refait toute l'enquête pour tenter de trouver la vérité historique.
Il nous apprend qu'en 1967, Pierre Nord, dans un livre intitulé Le Kawass d'Ankara - certes une œuvre de fiction, mais selon Kersaudy très bien informée - proposa en annexe à son roman un point de vue pertinent sur l'affaire à travers deux hypothèses :
1ère hypothèse :
Cicéron aurait été repéré après quelques semaines d'espionnage par les services de sécurité de l'ambassade. A la demande des services secrets, il auarait continué à photographié des documents sensibles fournis par les Britanniques pour intoxiquer le Reich.
2ème hypothèse :
Toute l'affaire aurait été dès le début une opération d'intox conçue et construite ainsi. Selon Kersaudy, ces deux hypothèses sont très plausibles. Il nous rappelle que Overlord fut efficacement protégé par des écrans de fumée répandus par les services de Sa Majesté. ("Bodyguard", "Fortitude North", "Zeppelin" furent quelques uns de ces écrans de fumée.)
Cette enquête remarquable de F. Kersaudy sera bientôt présentée dans Livres de Guerre.
Cordialement,
RC |