Me Isorni fut l'animateur d'une association pour la mémoire du maréchal pétain qu'il anima avec d'autres nostalgiques de Vichy. Il y eut par la suite des passerelles entre ces membres et de jeunes militants d'une extrême-droite que la guerre d'Algérie réactiva. Il ne faut pas oublier non plus que dès 1946, des anciens de l'Action Française créaient des feuilles plus ou moins confidentielles et illégales("la Dernière Lanterne" dans laquelle le tout jeune Antoine Blondin publia des sottises qu'il préféra "oublier" lors d'entretiens avec des journalistes au début des années 80...) qui permettraient un regroupement de leurs maigres troupes au sein de la revue "Aspects de la France" dirigée par Pierre Boutang dès 1947 dont les initiales sont un rappel direct de l'AF. Bref, il y eut la persistance d'une revendication littéraire et politique autour de la mort de Brasillach qui est bel et bien devenu un martyr pour les anciens réprouvés de la Libération et les nostalgiques de la révolution nationale.
En ce qui concerne les conditions du procès, il était bien sûr difficile d'attendre en 45 à Paris une sérénité et une impartartialité dans les débats; les événements qui avaient mené l'éditorialiste dans le box des accusés étaient beaucoup trop récents pour permettre un déroulement normal des audience.

Avec mes compliments,

René Claude