Injustices inévitables et choix toujours possibles. - Intelligence avec l'ennemi - forum "Livres de guerre"
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Intelligence avec l'ennemi / Alice Kaplan

En réponse à -3 -2
-1Journaliste ou écrivain? de Francis Deleu

Injustices inévitables et choix toujours possibles. de René CLAUDE le mardi 24 septembre 2002 à 12h11

Bonjour - bonsoir,

Comment juger le plus équitablement possible un écrivain et son travail, à savoir ses articles et ses livres ?
Les jurés et les juges ne peuvent pas, malgré leur promesse, laisser au vestiaire leur subjectivité. On le sait les mots ne sont jamais neutres ni innocents; les textes "politiques" publiés dans les journaux ultras étaient très lourds à assumer pour leurs auteurs qui cherchèrent, réaction d'hommes aux abois, à en atténuer la violence et la portée lors de leurs procès. Bien sûr, le fameux "air du temps" conditionne aussi les écrivains qui ont toujours les antennes déployées afin de capter les nuances infinies de leur époque. Les jurés sensibles en tinrent compte mais alors ils demandèrent aussi pourquoi certains des confrères des auteurs accusés avaient choisi de rompre avec cette tendance générale pour rejoindre des groupes et des réseaux de résistance culturelle ou, comme Jean Prévost ou René Char, la lutte armée dans les maquis...?
Jean Guéhenno, lui, décida de ne rien publier tant que les nazis occuperaient la France, se contentant de son salaire de prof. François Mauriac sortit son "Cahier Noir" sous un pseudonyme et il ne se compromit pas dans la presse à la botte de l'occupant ou de Vichy. Il était donc possible de ne pas jouer le jeu de Abetz qui voulait que l'édition française poursuive son travail afin de créer l'illusion d'une vie culturelle "comme avant"...
Un écrivain qui ne publie pas est un écrivain "mort", c'est un argument recevable qu'a employé la défense; mais alors pourquoi ne pas s'être contenté de donner des textes de fiction apolitiques ou des articles sans lien avec le présent... un peu comme Marcel Aymé qui a publié des contes sans jamais céder aux pressions de certains rédacteurs antisémites et pro-nazis. (Je n'ai rien trouvé de honteux dans ses oeuvres complètes dans la Pléïade...).
Il y a des nuances importantes chez les écrivains durant les années noires : de l'attentisme prudent à la défense de la collaboration, les prises de positions furent aussi nombreuses qu'il y avait d'écrivains !
Mais lorsque certains défenseurs d'auteurs condamnés nous expliquent qu'ils ne pouvaient pas faire autrement, on a envie de leur opposer les noms de Char, Desnos, Prévost Mauriac, Guehénno et Vercors, entre autres.
Un écrivain est souvent plus à son affaire dans une bibliothèque ou une salle de cours que crapahutant dans le maquis, mais j'ai de la peine à accepter comme excuses des actes motivés par l'égoïsme et la lâcheté quand ce n'était pas l'intérêt matériel et les honneurs ... qui dépendaient du bon vouloir de la Propaganda Staffel ou de la censure de Vichy.

Amicalement,

René Claude

*** / ***

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