Bonsoir,
Ambiance ! Au Conseil du 13 juin, Weygand et le gouvernement se crêpe le chignon à propos de la demande d'armistice "exigée" par Weygand.
Alors que le président Lebrun s'efforce de calmer les esprits, pénètre dans la salle du Conseil, le lieutenant-colonel Chapuis, de la maison militaire du Président de la République. Ce dernier fait part au Conseil d'une communication téléphonique qu'il vient de recevoir du capitaine Gasser. Ce dernier vient d'être informé par le général Dentz que des éléments avancés allemands occuperaient Pantin et que l'ennemi entrerait à Paris le lendemain. Tandis que le capitaine Gasser était encore au téléphone, il s'est trouvé en communication avec un officier de service au ministère de la marine annonçant "qu'un gouvernement communiste s'était constitué à Paris, que Thorez [*] devait s'installer le soir même à l'Elysée et que la police et la garde avaient été désarmées".
Le séance du Conseil des ministres est aussitôt suspendue le temps d'obtenir confirmation.
Mandel appelle Langeron (préfet de police à Paris). Celui-ci assure que tout est calme à Paris et qu'aucune activité communiste n'y est signalée.
Weygand téléphone de son côté au général Dentz qui confirme l'entrée des Allemands à Paris pour le lendemain tout en ajoutant "qu'on ne constate aucun trouble dans la capitale".
Mandel, excédé, aurait lancé "on vérifie ses informations, avant d'en saisir le gouvernement" + quelques mots cinglants à l'adresse des militaires "qui veulent se mêler de politique."
L'incident étant clos, le séance est reprise.
Source : Benoist-Méchin, Soixante jours qui ébranlèrent l'Occident.
Avouons que nous sommes loin d'un "bobard" inventé par Weygand.
Par ailleurs, je dispose de la version que Mandel confia à Edward Spears. Ce sera pour demain !
Bien cordialement,
Francis.
[*] Maurice Thorez, secrétaire général du Parti Communiste, mobilisé en 1939, déserta de son poste et se réfugia en Belgique avant de rejoindre Moscou. |