j'ai lu ça déjà... je ne sais plus où.
ici il y toutes les précisions souhaitables de date, de lieu, d'interlocuteurs. Sauf qu'on ne sait qui raconte : de Leusse sans doute.
Il faudrait vérifer la source : directe ? le journal de Leusse, fondamental notamment au moment de Montoire, était la propriété du tennisman-diplomate Bernard Destremau qui m'en a lu sur ses genoux les pages dont alors j'avais besoin, sans vouloir s'en séparer d'un mètre ! La recherche a parfois des conditions pittoresques.
Maintenant, sur le fond, on peut relever la contradiction, chez cet homme que le mensonge pour la bonne cause n'effrayait pas (cf. 13 juin 40 Thorez à l'Elysée), entre l'affirmation que ses parents lui sont strictement inconnus et ce "je ne suis pas français". La phrase ne pourrrait-elle être une allusion à sa rigidité non en matière de patrie mais de famille ? L'équivalent d'un "je ne suis qu'un bâtard "?
Le plus précieux ici, pour la grande histoire, c'est l'aveu que pour la patrie il faut parfois faire couler le sang des compatriotes et en l'occurrence des collabos.
PS.- J'ai moi aussi un repère pour dater assez précisément mon entretien avec Destremau : printemps 95 au lendemain de l'élection de Chirac. Il a fait état devant moi d'un bruit qui courait les salons du XVIème (il ne le prenait pas à son compte mais le considérait d'un oeil amusé) : on pensait que l'élu se prendrait vit les pieds dans le tapis et ne ferait pas ses 7 ans, du coup Giscard briguerait la mairie de Clermont comme un tremplin vers le Sénat dans l'espoir d'en devenir président et de retourner à l'Elysée pour l'intérim, après la démission du président ! |