Bonjour,
Les portraits que brossent les auteurs d'ouvrages d'histoire donnent un visage aux acteurs de l'époque. Ces visages apportent souvent une touche qui les humanisent - en bien ou en mal.
Henri d'Astier de la Vigerie, par exemple, "vu" par le Français, Albert Kammerer, ambassadeur de France et "vu" par l'Américain Kenneth Pendar, pro-consul en AFN.
Henri d'Astier par Pendar:
Mince, beau, fanatiquement royaliste et catholique, il [Henri d'Astier] exerçait une véritable fascination sur les jeunes (...) qui le suivirent avec une foi aveugle et quasi mystique. ** Pendar ajoute que d'Astier flanqué de son éminence grise, l'abbé Cordier, semblait être issu de la Florence des Médicis tant les deux personnages étaient dangereux. (1)
Henri d'Astier par Kammerer:
Henri d'Astier, officier de réserve, avait été maintenu en activité de service au moment de l'armistice. Il était comme Rigaud (2) et dans une certaine mesure Dubreuil, un personnage digne du moyen-âge italien. Il avait comme second, un personnage encore plus énigmatique, le lieutenant-abbé Cordier, sympathique et et d'un grand patriotisme, mais ecclésiastique exalté, qui fut un auxiliaire de premier ordre au moment du putsch d'Alger, d'un mordant extrême, mais aussi d'un royalisme intransigeant et capable d'aller jusqu'au bout de ses idées.
Ou encore: Henri d'Astier, de fière allure, portant beau, fanatique royaliste et ardent catholique avait un véritable pouvoir hypnotique sur les jeunes, dont il savait obtenir une obéissance enthousiaste.
(1) Deux personnages dangereux ? Dans son livre, "Alger 1942" (merci René qui l'a déniché dans l'arrière-boutique d'un bouquiniste), réédition de "Adventure in diplomacy", Pendar ne cache pas sa haine viscérale pour de Gaulle. Tous deux [d'Astier et Cordier] avaient derrière eux un étrange passé d'intrigue, et tous deux, utilisés pas les gaullistes après le débarquement, se retournèrent contre leurs anciens amis américains".
(2) Il s'agit bien sûr de Jean Rigault. (Arnaud de Chantérac écrit Rigaut, Kammerer écrit indistinctement Rigaud ou Rigault... comment voulez-vous qu'on s'en sorte?)
Bien cordialement,
Francis. |