Bonsoir,
Voici tracé en quelques lignes un portrait d'Henri d'Astier de la Vigerie par l'auteur de "L'assassinat de Darlan", Arnaud de Chantérac :
"Henri d'Astier de la Vigerie : c'est un journaliste de quarante-trois ans, qui a appartenu à l'Action française, et qui est cagoulard (le CSAR :Comité Secret d'Action Révolutionnaire) et monarchiste. Admissible à Polytechnique, il s'est engagé à dix-sept ans en 1914. Il revient de la guerre lieutenant d'artillerie; blessé trois fois, il gardera toute sa vie un éclat d'obus dans la tête qui sera la cause de sa mort en 1952. Il est mobilisé en 1939. Il entre à Foix, dans l'Ariège, dans un des premiers réseaux de résistance; expédié en zone occupée, il récolte des renseignements sur la Luftwaffe. Il est à l'origine du réseau "Orion", dont le chef sera Alain Griotteray, futur député UDF. Pressentant que tout va se jouer en AFN, il se fait réactiver dans l'armée, et arrive au début de 1941 à Oran où il est affecté au contre-espionnage de la division." (p.40)
Une petite note personnelle :
On a beau ne pas partager les engagements idéologiques initiaux d'Henri d'Astier, on est tout de même impressionné par le parcours de ce patriote intraitable qui, après avoir dans un premier temps refusé de travailler avec les agents de l'I.S. en Algérie et les quelques rares éléments gaullistes ou "dissidents", se rend compte début à l'été 1942 qu'il n'a pas grand'chose à attendre de la grande majorité des officiers d'une armée d'Afrique qui resta légaliste, c'est-à-dire fidèle à l'Etat français de Pétain et croit que les Américains ne "marchaient pas à son gré", selon un de ses amis. Il se met alors à chercher le contact avec des éléments résolus à entreprendre quelque chose pour aider les Alliés. (José Aboulker témoigne des divergences politiques parfois radicales entre des membres conjurés qui se sont estompées le temps de la préparation du coup sur Alger pour la nuit du débarquement.) Du coup, d'Astier cherche à se lier avec la France libre. Ce qui fait dire à certains de ses proches qu'il n'était pas toujours cohérent... même si on peut aujourd'hui penser qu'il recherchait des gens décidés en se méfiant des anglo-américains, une méfiance qui le conduisit vers une position proche de celle de l'intransigeant Connétable.
Bien cordialement,
RC |