Bonsoir,
Alex:
[Je vois un peu plus loin l'image générale, mais je ne comprends toujours pas la manœuvre du commandant français. Pourquoi une information fausse et tronquée?]
En complément des informations fournies par Jacques Ghémard sur l'attitude de l'amiral Gensoul, ce dernier s'en explique également, le 28 février 1948, lors de sa déposition au procès Baudouin.
**** Il faut penser qu'à ce moment-là nous avions de grosses difficultés au point de vue communications par télégrammes et même T.S.F. avec la métropole. Le gouvernement était en déplacement et je crois que nos seules liaisons étaient faites par un torpilleur qui se trouvait à Port-Vendres et qui transmettait ensuite par fil nos communications. ****
Un peu plus tard, blâmé de ne pas avoir communiqué à l'Amirauté française, l'intégralité de l'ultimatum de Somerville, Gensoul répond:
**** Une des raisons qui m'ont fait agir comme je l'ai fait et qui m'a empêché d'aller plus loin dans les concessions que je faisais aux Anglais, c'est que je me considérais comme n'ayant aucun pouvoir ni aucune possibilité de rompre l'armistice. Si j'avais suivi les Anglais, c'était la rupture de l'armistice avec toutes les conséquences que cela pouvait entraîner... J'ai sûrement assumé une responsabilité. Mais je suis bien persuadé que si j'avais transmis un télégramme plus long à Vichy cela n'aurait absolument rien changé à la situation. ****
Ce qui, dans ses Mémoires, ne semble pas être l'avis de Weygand dans l'hypothèse où le gouvernement aurait été informé de l'ensemble des propositions de Somerville.
Bien cordialement,
Francis. |