Comme chacun le sait, la « Grosse Bertha » n’a jamais été le canon qui a tiré sur Paris. C’était un gros calibre certes, 420 mm, mais de portée 12 km. Dans l’imaginaire populaire des Français, elle s’identifiait à une espèce d’icône : une femme allemande de forte corpulence au prénom vieillot et comme nous disions à l’époque, il ne pouvait y en avoir qu’en Allemagne. En réalité, Bertha était la fille du marchand de canon Krupp.
Ce nom a envahi la France et même en 1918, nos grands mères en banlieue disaient : « Ça tonne sur Paris, c’est la Grosse Bertha »
Tout le monde parlait de la « Grosse Bertha ». Un canon allemand « le Lange Max » à longue portée (380mm, 17 mètres de long, 40 km de portée) a donné aujourd’hui son nom à un chemin de Coucy le Château, « chemin de la Bertha » qui desservait un bois où se trouvait non pas une Bertha mais un canon Max. ( 49°31’38’’ N / 3°18’17 ‘’ E)
Le vrai canon qui tirait sur Paris au delà de la ligne de front, le Parisener Kanonen avait une longueur de tube de 36 m et une portée autour de 126 km. Pour le calibre, 210mm.
les obus étaient numérotés de 1 à 67. Le métal travaillait à l’usage et au 67 ème coup le calibre à la gueule atteignait les 240 mm. Il fallait changer le tube de…175 tonnes.
L’empereur d’Allemagne a assisté au premier tir sur Paris.
Les 3 emplacements des Parisener Kanonen ont été « le Mont de la Joie » (2 canons, peut-être trois), Bruyères sur Fère et Beaumont sur Beine. Ils ont été démontés ou remontés suivant les aléas du front et aussi par les pannes. Ils étaient repérés par l’aviation française et souvent encadrés par des tirs de notre artillerie du front.
La campagne de tir sur Paris s’est échelonnée du 23 mars 1918 au 15 août avec des périodes d’interruption.
303 obus atteignirent Paris et sa banlieue causant la mort de 256 personnes et en en blessant 620 autres.( « L’Illustration » du 4 janvier 1919) |