Au lieu d’être amené par voie ferrée sur les lieux du tir à plusieurs exemplaires comme en 1918, le « canon de Londres » fut enterré dans un souterrain à Mimoyecques. Il ne fut pas moins vulnérable pour autant et au moins le Service de Renseignement allié savait où il se trouvait irrémédiablement.
L’ingénieur Coenders présenta son canon à Hitler qui devint acquis à ce projet. Celui-ci court-circuita la commission des ingénieurs de l’armement pour approbation et qui n’auraient pas manqué de rejeter ce programme
Comme il s’agissait de tirer avec un canon très loin (Londres est à 151 km. de Mimoyècques), le projectile n’était pas volumineux et avait un calibre de 15 cm. La charge utile était de 30kg. C’est à dire seulement l’équivalent de 2 obus de mortier de 120.
Construire une galerie de 900m en croisillon au vu et au su des Services de Renseignement et avoir un projectile si peu puissant alors qu’un V1 aurait largement fais ce travail, était une hérésie.
Le tube de ce canon faisait 150m de long. Et tous les 4 mètres, l’obus était « boosté » par 2 charges latérales. Il y avait 2 x 33 charges échelonnées sur 150 m. qui s’allumaient au passage de l’obus par la chaleur dégagée car à l’époque il n’y avait pas d’électronique pour les déclencher. Des explosions au passage de l’obus aux niveaux de ces « boosters » retardaient les essais
Mymoyecques fut prise par les Canadiens le 5 septembre 1944. Le Génie britannique à la demande de Churchill qui craignait que les Allemands soient remplacés un jour pas très lointain par l’Armée Rouge fit sauter la plate-forme de tir le 9 et le 14 mai 1945. Le travail fut inachevé car De Gaulle, président du gouvernement provisoire s’en était aperçu. On retrouvera les 5 bouches à feu en acier chez un ferrailleur du coin (voir ci-dessous) |