Merci de votre travail de mémoire M. Boisbouvier. Il se trouve que parmi mes ascendants se trouvent quelques uns des 85% sauvés par Vichy... Parmi eux, certains, dont un honoré par l'exposition de son portrait dans l'admirable spectacle (pas si) populaire "le Juif et la France", zonèrent un temps en Nono du côté de Lyon et Valence, puis parvinrent à regagner Paris où ils échappèrent - à force de discrétion - et à ma connaissance - à tout problème d'ampleur.
Et dire que les ingrats n'ont jamais reconnu ce qu'ils devaient à la sollicitude du Maréchal... (mais peut-être l'ignoraient-ils ?) En tout cas, c'est bien triste.
En zone Sud, mon grand-père manqua pourtant deux fois expérimenter de près la sollicitude de l'ordre établi.
La première aux... chantiers de jeunesses en 41, noble institution préparant dans l'ombre le relèvement national et d'où un providentiel ami parvint in extremis à le faire évacuer pour raisons médicales bidons, au nez aquilin et à la barbe légionnaire d'un cadre aussi zélé qu'outré qu'un Juif eut pu se glisser au cœur de la jeunesse française, et pour médire du Maréchal en plus, l'ingrat ! Puis le zélé retourna dans l'ombre astiquer son petit morceau de bouclier en attendant l'arrivée de l'Epée providentielle qui s'y unirait pour la Revanche tant espérée...
La seconde, à Marseille, en 43, où le providentiel balcon du même providentiel ami lui permit d'échapper à la perquisition d'aimables représentants de l'ordre occupant... m'enfin, il m'étonnerait fort que se trouvassent parmi eux quelques bons Français tant ceux-ci étaient occupés à sauver des juifs avec force clin d'oeil complice à la Résistance ... ceux-ci l'auraient prévenu, pensez donc.
Le providentiel ami, on en cause, entre autres, là
clic
Et pas un merci à Vichy, jamais, ou alors si timide que je l'ai pas entendu... c'est quand même quelque chose !