Hilberg et Poliakov, encore... (et une question) - Vichy dans la "Solution finale" - forum "Livres de guerre"
Pour profiter de
tous les avantages
de ces pages, vous
devez accepter
les cookies



Forum
des livres, revues, sites, DVD, Cd-rom, ... , sur la 2e Guerre Mondiale, de 1870 à 1970
 
 Le débat sur ce livre
 
 L'accueil
 Le menu
 Le forum
 Les livres
 Ajouter un livre, ...
 Rechercher
 Où trouver les livres ?
 Le Glossaire
 Les points
 Les pages LdG
 L'équipe
 Les objectifs
 La charte
 Droit de réponse
 L'aide
 
 
 

 


La description du livre


Edition du 17 décembre 2009 à 16h31

Vichy dans la "Solution finale" / Laurent Joly

En réponse à -5 -4 -3 -2
-1Pourquoi ? de Boisbouvier

Hilberg et Poliakov, encore... (et une question) de Nicolas Bernard le jeudi 17 décembre 2009 à 16h19

> Si Hilberg s'est trompé en 61 au point de dire que Vichy
> avait sauvé la majorité des Juifs de France, alors que,
> d'après vous, ce même Vichy, non seulement n'y fut pour
> rien, mais encore qu'il aurait poussé à la roue,
> pourquoi, donc, n'a-t-il pas corrigé les éditions
> suivantes ? L'édition que je possède est de 1997, chez
> Fayard et il n'est mort qu'en 2007, je crois. Il lui
> était si facile de reprendre son texte.

A ma connaissance et de mémoire, l'édition française de 1997 est la même que celle (française) de 1988. C'est une simple réédition, pas une nouvelle édition revue et corrigée.

En fait, Hilberg a apporté des modifications ténues lors de la réédition de La Destruction des Juifs d'Europe (parution initiale : 1961) en 1985 (pour l'édition américaine), pour tenir compte des travaux de Klarsfeld, Marrus & Paxton. Mais il s'agit surtout, en pratique, d'ajouts de... notes infrapaginales mentionnant l'existence de ces travaux.

Evoquant ces travaux, Hilberg émet ainsi quelques considérations accablantes pour Vichy, mais de manière dispersée, sans réellement creuser, et sans procéder aux modifications qui s'imposaient dans son texte de 1961, d'où un exposé qui, en 1985, reste relativement bancal car malgré la phrase "en renonçant à épargner une fraction, on sauva une grande partie de la totalité" (qui n'est pas "en renonçant à épargner une fraction, [Vichy] sauva une grande partie de la totalité"), il fournit tous les éléments permettant de déterminer que la situation française n'est pas comparable avec celle des autres zones de l'Europe occupée, et que Vichy s'est largement rendu complice des déportations, ne se révélant finalement plus hésitant qu'à la suite des réactions scandalisées de l'opinion.

Bref, pourquoi Hilberg n'est-il pas plus clair dans sa version de 1985 ? Peut-être a-t-il été dépassé par le travail de correction ? Peut-être a-t-il estimé que ses prises de position ultérieures suffisaient amplement ? Qu'en sais-je ? Le fait est que lesdites prises de position ultérieures ne laissent aucune place au doute : il ne cherche pas à défendre Vichy et, au contraire, l'accable. A raison.

Il y a lieu d'insister sur ce point : Hilberg, comme Poliakov, prétend faire oeuvre généraliste, décrivant le processus de destruction des Juifs d'Europe (légale d'abord, physique ensuite) en Allemagne, puis dans la sphère d'influence allemande. La Destruction des Juifs d'Europe reste, de ce point de vue, et également par la richesse de l'information, une somme incomparable, mais qui ne saurait pour autant être parfaite, et qui, en qualité d'ouvrage généraliste, n'évite pas certaines imprécisions que peut pallier la consultation de travaux plus spécifiques.

Je reviendrai sur Hilberg, car cette question est particulièrement intéressante.




> Pareil pour Poliakov. Pourquoi n'a-t-il pas récusé son
> propos si clair ?

Parce qu'en fait, la description de la "Solution finale" en France par Poliakov dans Le Bréviaire de la Haine en 1951, quoique très lacunaire, n'est pas aussi favorable à Vichy que les thuriféraires de la Révolution nationale voudraient le faire croire, outre qu'il a bel et bien précisé, par la suite : "Réfléchissant à ces années et à ces tribulations, l'auteur de ces lignes croit pouvoir conclure que si les activités de sauvetage purent se poursuivre sur une si large échelle et avec relativement peu d'aléas, c'est qu'à partir de 1942 elles bénéficièrent de la complicité, au moins passive, de la grande majorité des Français, le rôle actif restant, naturellement, aux tempéraments capables d'enfreindre la loi au nom d'un impératif éthique et qui sortaient du commun" (Léon Poliakov, "Au temps de l'Etoile jaune. La situation des Juifs en France sous l'Occupation", Historia Magazine, n°25, 1968, p. 700, reproduit in Léon Poliakov, L'Etoile jaune, Grancher, 1999, p. 129).

Au fait, question.

*** / ***

lue 2067 fois et validée par LDG
 
décrypter

 



Pour contacter les modérateurs : cliquez !

 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes