Pas de commentaire sur les faits tels qu'exposés. Le problème est qu'entre l'exposé des événements et vos conclusions, il manque l'essentiel : une démonstration de votre thèse. Or, pas plus dans cette contribution que dans les précédentes vous n'apportez le moindre élément de nature à donner du crédit à votre théorie d'un "suicide concerté".
Tout juste pouvez-vous écrire :
"Mais si on a ne serait-ce que l'idée de soupçonner que les cartes ont un dessous, on perçoit aussitôt une cohérence : tout, ou du moins tout ce qui importe à un moment donné, est mis en scène. Pas de raison dès lors de ne pas pousser jusqu'à la fin extrême."
On fait difficilement plus elliptique.
Moi qui suis un esprit simple, j'ai besoin de faits. Or, vous n'en apportez aucun qui tendrait à prouver que Himmler aurait agi conformément aux volontés du Führer.
Certains des protagonistes de cette affaire ont livré leur version des événements. Que disent-ils ? L'inverse de ce que vous défendez. Bernadotte, vous le reconnaissez vous-même, tient Himmler pour le maître du jeu. Quant à Schellenberg, il s'est exprimé également (Le chef du contre-espionnage nazi parle, Julliard, 1957). Le livre est à prendre avec les précautions d'usage. Il a, semble-t-il, été victime de très larges coupes par rapport aux mémoires rédigées par l'ex-chef du SD Ausland. Mais nous devons bien faire avec ce que nous avons. Les écrits de Schellenberg démentent catégoriquement votre théorie d'une ruse hitlérienne à l'origine des ultimes négociations engagées par Schellenberg/Himmler avec les Occidentaux par l'entremise de Bernadotte. Selon l'auteur, Hitler y était opposé.
Je veux bien qu'il ne faille pas tout prendre au premier degré mais, là, ce que vous me demandez c'est de considérer qu'il faut systématiquement penser l'inverse de ce que les acteurs des événements écrivent. En se fondant sur quoi ? Rien. Quel fait ? Quel témoignage ? Auncun. J'écris cela sans intention polémique. C'est un constat que ceux qui suivent nos échanges ont sans doute déjà fait.
La relecture rapide de certains passages du livre de Schellenberg rappelle d'ailleurs à quel point les services de sécurité nazis étaient un panier de crabes avec un Nebe (Kripo) lié aux conjurés militaro-conservateurs (et ce dès 1938), un Müller (Gestapo), très probable traître au profit de l'Union soviétique, cherchant par tous les moyens à torpiller Schellenberg, créature de Himmler, avec l'aide de Kaltenbrunner, chef du RSHA et sans doute le seul loyal à Hitler. Une vraie pétaudière. |