Mais comment donc ! - Himmler's Secret War - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

Himmler's Secret War / Martin Allen

En réponse à -2
-1C'est si simple de 

Mais comment donc ! de françois delpla le vendredi 07 novembre 2008 à 12h33

"La trahison de Himmler, dès qu'on a compris cela, est simplement impossible,..."

Et les faits qui contredisent cette thèse n'existent pas.

"...et si on y ajoute foi en prenant au premier degré un certain nombre de documents et de témoignages,..."

Vous pouvez développer ? Un exemple peut-être ?


La première réponse est purement polémique, la seconde permet un dialogue.

Je prendrai l'exemple le plus probant de tous, celui qui montre qu'il n'y a pas de trahison à la fin même du processus : les négociations Himmler-Bernadotte à partir du 21 avril 45. Pour simplifier, je pars du récit d'un naïf qui a pris les choses au premier degré, Bernadotte en personne (cousin du roi de Suède et délégué de la Croix-Rouge suédoise en Allemagne), qui publie tout un livre au lendemain des faits.

Le 20 avril, après avoir obtenu que, lors de l’évacuation de Neuengamme, brutalement décidée et exécutée, tous les déportés scandinaves lui soient remis, Bernadotte se rend à Berlin pour rencontrer Himmler… sans s’étendre ni sur la genèse de cette démarche, ni sur ses motifs. Il le rencontre finalement le 21, à 6h du matin, quelque peu hagard ; il en conclut que la situation lui donne des insomnies et qu’il « erre de ci-de là pour calmer son inquiétude et sa nervosité ». Il ne lui vient pas à l’esprit que Hitler est entré la veille dans sa cinquante-septième année, que les cadres du régime, réunis pour la dernière fois, ont fêté l’événement au Bunker en essayant de se donner le change, et que dans la soirée l’évacuation des services hors de la capitale a été décidée, Hitler restant sur place avec un personnel réduit, provisoirement pensait-on. Voilà de quoi occuper un Reichsführer SS, sans qu’il soit besoin d’expliquer sa fatigue par des troubles du sommeil.

Il est vrai que tout au long de son livre Bernadotte exprime la conviction qu’alors Himmler est le vrai maître du Reich, Hitler étant devenu une espèce de larve immobile, tout juste capable de prendre connaissance des décisions des autres et de les faire annuler.

Lors de cette matinale entrevue, Bernadotte obtient la remise à la Croix-Rouge du camp de Ravensbrück. Néanmoins certaines demandes sont encore refusées « sur ordre du Führer », comme le transfert en Suède de déportés déjà déplacés vers le Danemark.

Le 23 avril, enfin, Schellenberg demande à voir Bernadotte d’urgence. Il lui annonce que « c’est est fait de Hitler » qui ne devrait plus vivre quelques jours, et que Himmler lui demande d’aller trouver Eisenhower pour lui proposer, de sa part, la capitulation des armées allemandes sur le front de l’ouest. Une fois encore Bernadotte, avec une autorité sur les tenants et aboutissants de laquelle il ne daigne pas informer son lecteur, aligne les conditions et les contre-propositions. Le message doit passer par le gouvernement suédois, qui le fera suivre si bon lui semble ; mais lui, Bernadotte, ne transmettra rien du tout si on ne donne pas un ordre de capitulation aux troupes allemandes en Norvège et au Danemark. Il cite ensuite entre guillemets un propos tenu à Schellenberg :

En outre, comme je l’ai dit précédemment, Himmler ne peut jouer un rôle quelconque dans l’Allemagne de demain. Il est seulement possible que les Alliés aient besoin de ses services pour la capitulation proprement dite.


Il voit Himmler le soir même à Lübeck (les deux rencontres précédentes avaient eu lieu dans l’hôpital SS de Hohenlychen, tenu par le docteur Gebhart). Après un bombardement qui oblige tout le monde à se réfugier dans la promiscuité d’une cave, où personne ne reconnaît Himmler, la conversation débute à 0h 30. Himmler présente le Führer comme mourant : à supposer qu’il soit encore en vie, il ne vivra plus que quelques jours. Il plaide que si les Alliés traitent durement les vaincus, Hitler apparaîtra comme un héros national. Lui-même veut sauver le plus de territoire possible de l’invasion soviétique. D’où, une fois de plus, la proposition d’une capitulation sur le front de l’ouest. Bernadotte à nouveau demande, en échange de la transmission du message à son gouvernement, un ordre de capitulation au Danemark et en Norvège, et Himmler promet de l’envoyer.

Tout cela peut bien entendu être lu au premier degré, tant qu'on sous-estime Hitler. C'est ainsi qu'on va écrire très sérieusement et universitairement que le Reichstag a brûlé sans la moindre contribution de ceux qui tenaient déjà l'Allemagne en général et Berlin en particulier depuis un mois, que pendant la nuit des Longs couteaux Hitler a sacrifié la mort dans l'âme son copain Röhm dont les conservateurs demandaient la tête, etc. Et c'est ainsi qu'on ne comprend plus du tout comment tout cela est arrivé, comment un excité autodidacte a fait marcher droit un peuple cultivé, etc.

Mais si on a ne serait-ce que l'idée de soupçonner que les cartes ont un dessous, on perçoit aussitôt une cohérence : tout, ou du moins tout ce qui importe à un moment donné, est mis en scène. Pas de raison dès lors de ne pas pousser jusqu'à la fin extrême. Le livre de Bernadotte montre une direction nazie qui gère le suicide de Hitler pour essayer de lui faire rapporter gros. D'où la fable intéressante de sa "maladie"... dans laquelle les destinataires vont lire évidemment un projet d'assassinat, mais dans laquelle nous, avec le recul, ne pouvons et ne devrions voir que la preuve d'un suicide concerté.


Pour finir, si cela peut vous rassurer, sachez que mes livres sont loin d'avoir réponse à tout et se présentent comme des ouvertures de pistes, sur lesquelles chacun peut pousser beaucoup plus avant.

*** / ***

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