Bonsoir,

*****La source citee par Francis est le "Our Vichy Gamble" de William L. Langer.*****
(Daniel)

A l'origine "Our Vichy Gamble" (Le jeu américain à Vichy) était un rapport commandé par le Secrétariat d'Etat (Ministère des Affaires étrangères aux Etats-Unis) violemment attaqué par la presse pour la politique américaine à l'égard de Vichy.
William L. Langer, historien de profession, fut chargé de mener une enquête impartiale et objective, à charge et à décharge. Pour ce faire, la plupart des archives, y compris celles de Roosevelt, furent mises à sa disposition. Plus tard, toujours sous la pression de la presse [*] , le rapport fut publié sous la forme d'un livre. Le lecteur, en fonction de ses convictions et selon sa grille de lecture trouvera dans le livre matière à échafauder sa thèse dans un sens ou dans un autre.

***** M. Girard le cite frequemment dans son livre, mais pas de trace de ce PV...*****
(Daniel)

S'il n'y a aucune trace du PV des entretiens de Montoire, il est probable que Girard ne mentionne pas non plus le message du président Roosevelt, publié à la page suivante. Le message est daté du 25 octobre :

***** De l'avis du gouvernement des Etats-Unis, le fait que le gouvernement français prétend agir sous la contrainte et ne disposer en conséquence que d'une liberté de mouvement très limitée ne saurait en aucune manière être considéré comme justifiant un acte quelconque du gouvernement français qui fût de nature à apporter une aide à l'Allemagne et à ses alliés dans la guerre contre l'Empire britannique. Le fait qu'un gouvernement est prisonnier de guerre d'un autre Etat ne justifie pas ce prisonnier à aider son vainqueur dans des opérations contre un ancien allié.
Le gouvernement des Etats-Unis a reçu du gouvernement Pétain, dans les premiers jours qui suivirent sa prise de pouvoir les assurances les plus solennelles que la flotte française ne serait pas livrée. Si le gouvernement français permettait maintenant aux d'utiliser la flotte française dans des opérations dirigées contre la flotte britannique, un tel acte constituerait un manquement flagrant et délibéré à la parole donnée au gouvernement des Etats-Unis.
Tout accord conclu entre la France et l'Allemagne, présentant le caractère susmentionné, ruinerait de la manière la plus absolue l'amitié traditionnelle entre le peuple américain et le peuple français, ferait définitivement disparaître toute possibilité pour le gouvernement américain d'aider le peuple français dans sa détresse et soulèverait, dans l'opinion publique américaine, une vague d'indignation profonde.
Si la France suivait la politique sus-indiquée, il deviendrait impossible aux Etats-Unis, le moment venu, d'exercer leur influence en faveur de la France, pour qu'elle conserve ses possessions d'outre-mer. *****

On se doute que cette mise en garde diplomatique, en des termes peu diplomatiques, ne fut pas appréciée par Pétain.

Bien cordialement,
Francis.


[*] Par exemple, le Washington Post du 3 août 1945 publiait :

*** La politique américaine à l'égard de Vichy devrait être exposée au grand jour. Le régime de Vichy étant depuis longtemps retourné au néant et la guerre étant terminée, il n'y a vraiment plus de raison de garder le secret; si l'on y persistait, on ne ferait que renforcer dans l'opinion américaine l'idée que notre politique à l'égard de Vichy était loin d'être à l'honneur de notre diplomatie. ***