En ce début du tournoi de Wimbledon, je serais tenté de dire que tu considères avoir gagné, au moins, les deux premiers sets et t'agaces que je ne partage pas ce sentiment. Tu sembles estimer que je conteste abusivement les verdicts que, joueur-arbitre, tu as proclamés tout en invoquant, à l'occasion, les acclamations d'un public aussi invisible que mal délimité.
Pourquoi tant d'intellectuels français considèrent trop souvent leurs pôles d'intérêt comme autant de terrains pour des joutes, des duels et des compétitions acharnées ?
Ma méthode est différente : rejuger les points passés n'est pas ce qui m'occupe et d'ailleurs je refuse de considérer que nous serions dans une joute. Justement, je n'ai pas cette impression; à vous lire, c'est plus un besoin d'avoir raison que de participer à une élaboration collective qui en émane...
Ce n'est pas une compétition, mais un sujet d'histoire très sensible où il est question de la façon d'entériner l'ordre hitlérien de tuer des millions d'être humains. Wannsee entérina une situation en y injectant une organisation rationnelle du massacre commencé lors de l'invasion de l'URSS.
Chaque fois que l'Histoire avance de manière significative, il me semble que c'est davantage le résultat d'une complémentarité des recherches plus que d'une confrontation d'égos, non ? En France, on combat trop systématiquement les thèses ultérieures au lieu d'en extraire les aspects constructifs. Dès lors, c'est effectivement la querelle égotique qui prime sur les alliances. Dommage !
RC |