***Le raisonnement et la conviction ne suffisent pas pour retourner ce qui est admis comme établi, au contraire.***
pour retourner, non. Pour "désétablir", oui, cela peut et devrait, le cas échéant, suffire. Prenons l'exemple de l'arrêt devant Dunkerque : les raisons invoquées avant Costello (Hitler inquiet pour ses chars, Göring voulant donner le beau rôle à l'aviation etc.) ne tiennent pas debout et, même si on ne convient pas que l'événement soit en rapport avec des démarches de paix via Nordling et Dahlerus, on pourrait reconnaître l'inanité de ces "explications", qui ne sont que des justifications émises sur le moment par les dirigeants nazis.
Cf par exemple
En ce qui concerne Mers-el-Kébir, je trouve que Jacques va un peu vite en besogne. La tendance "retournement des alliances" me semble minoritaire avant l'événement, et incarnée principalement par Laval. Pour la bonne raison que les autres ministres influents (Darlan, Weygand, Baudouin notamment) ne croient pas en Churchill, que pour eux l'Angleterre = Halifax = négociation prochaine, qui qui d'ailleurs est tout sauf idiot. Churchill lui-même prend la main grâce à cette action de MeK et au fait que Halifax ne peut la désavouer publiquement. C'est, d'une certaine façon, le vrai début de la guerre.
Alors, que le gouvernement qui vient de s'installer à Vichy soit, le soir même, unanime à prôner une déclaration de guerre (sauf Laval ! par prudence et sang-froid, mais non bien sûr par hostilité de principe) et que celle-ci n'ait pas lieu parce que Hitler calme le jeu, c'est une chose. De là à penser que, dès l'ultimatum anglais, tout Vichy manoeuvre pour que la poudre parle, il y a un pas que personnellement je ne franchirai pas...
... sans de très gros biscuits, dont je doute fort qu'il soient servis un jour.