Le texte de Catroux in extenso - Le soldat oublié - forum "Livres de guerre"
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Le soldat oublié / Guy Sajer

En réponse à -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Dans La France et son Empire dans la guerre de Jacques Ghémard

Le texte de Catroux "in extenso" de Jacques Ghémard le dimanche 19 septembre 2004 à 19h26

Etait-il, en 1940, un homme de notre sang et de notre race qui n'appelât ardemment le moment où il aurait recouvré la fierté de se dire Français ? Mais comment, par quelles voies, dans quels délais pouvait-on susciter ce renouveau ? C'est là que les esprits se séparaient. Il en était qui ne voyaient de recours que dans l'action du Temps et dans la Paix. Ceux-là disaient que la régénération de la France exigerait une longue patience et qu'elle serait l'oeuvre et la tâche de nos descendants. Mais il en était d'autres qui rejetaient l'idée de paix et qui, ressaisissant leurs armes, pensaient qu'à la défaite militaire pouvait succéder la victoire et que c'était à leur génération même qu'il incombait de relever l'image mutilée de la patrie.

"Ce sont les tenants de cette dernière thèse qui ont raison..., disais-je le 14 novembre 1940 à la radio du Caire, dans l'appel que je lançais alors aux Français d'Egypte et d'Orient. Ils ont raison parce que, dans la paix, il n'y a pour la France que des germes de déchéance et de mort. Ils ont raison aussi parce que la France est en mesure encore de faire la guerre, et que si elle la faisait, elle la gagnerait, et que, d'emblée, elle connaîtrait la résurrection."

Point n'était besoin, en effet, d'invoquer les précédents historiques qui nous montrent des peuples défaits refaisant leurs forces dans la paix car entre les vainqueurs d'autrefois et ceux de 1940, entre le vainqueur de 1918 et Hitler, il n'y avait aucune commune mesure.

La paix imposée par Hitler, nous le savions car il nous en avait avertis, c'était la destruction des nationalités, c'était l'intégration de tous les peuples de l'Europe dans le système du Reich grand-allemand, c'était la perte des indépendances politiques et économiques, c'était le contrôle des forces matérielles et intellectuelles, c'était le désarmement militaire des collectivités qui n'étaient pas de race allemande, c'était la fin des énergies et de la spiritualité propres à chaque nation. C'était, en un mot, la mort et l'asservissement.

A cette phase de la guerre, après l'échec de la tentative d'invasion des Iles Britanniques, l'Allemagne recherchait la décision en Méditerranée. Elle avait besoin des bases aéronavales que la France possédait en Afrique du Nord et au Levant. Elle avait aussi besoin du concours de la flotte française. Et c'est pour les obtenir qu'elle promettait en retour, à la France des conditions de paix qualifiées de généreuses. En d'autres termes, Hitler proposait à la France de devenir son alliée contre la Grande-Bretagne. Il était suggéré et conçu que le Gouvernement français, disposant librement de sa flotte et de forces choisies, entreprendrait la reconquête des colonies passées à la France Libre afin que, par ce détour, le conflit s'allumât inévitablement entre la France et la Grande-Bretagne, que l'état de guerre en découlât et que la France, devenu l'alliée des Puissances de l'Axe, mit à leur discrétion les positions et les moyens qu'elles convoitaient en Méditerranée.

Tel à été, dans sa substance occulte et dans ses intentions cachées, ce projet qui, sous le vocable de la paix, dissimulait la guerre, une guerre que le peuple français aurait subie à son insu. Ainsi l'armistice n'aurait été qu'une trêve au terme de laquelle la France aurait repris les armes mais en changeant de camp. De sorte qu'ayant entamé la lutte aux côtés de la Grande-Bretagne, elle l'aurait achevée contre elle, méritant le jugement ironique et infamant que Saint-Simon portait naguère sur les volte-faces de Mgr le duc de Savoie. Après quoi si la fortune des armes s'était prononcée en faveur de Hitler, la France, en dépit de sa triste coopération à la victoire de l'Axe, eût pris la place de vassale que le chancelier lui réservait dans son ordre nouveau. Et elle eût subi la paix de Hitler.

Passons sur ces manoeuvres et ces combinaisons d'une politique qui voulait être subtile et qui, n'étant ni honorable ni nationale, a indigné le peuple français et les peuples de nos possessions et n'en retenons que le fait que les Français libres, les hommes de l'Empire, n'ont pas cessé de proclamer : " La France est toujours puissante. Elle est puissante par son Empire. Elle l'est surtout par ses possessions de la Méditerranée. Défaite sur le continent, elle garde ses forces intactes en Afrique du Nord et au Levant. Et en ces lieux elle conserve dans le dispositif stratégique de la Méditerranée des moyens d'action offensifs et défensifs de prix qui, jetés dans la bataille au profit de l'Alliance -franco-britannique reconstituée, seront le gage de la victoire. Sur les rives et dans les eaux méditerranéennes, une nouvelle bataille de la Marne pourra être livrée et gagnée. Alors le sort de la guerre sera décidé, sa cadence sera précipitée.

La France rebâtira sa grandeur les armes à la main, comme elle le fit toujours au cours de sa longue histoire et comme on l'a dit, " à coups d'épée".

Telle fut la position politique prise dès ses débuts par la France Libre.

J'étais pour ma part persuadé si intimement qu'elle était la bonne, qu'à mon grade de général d'armée et à ma situation de gouverneur général de l'Indochine j'ai préféré le titre modeste et fier de simple combattant de la France Libre et que, répudiant 1'armistice, j'ai rejoint, dès que cela me fût possible, l'équipe des compagnons du général de Gaulle qui ramena la Victoire sous nos drapeaux.


Général Catroux dans "la France et son Empire dans la Guerre" sous le titre "Position doctrinale" 1946

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