Récapitulons les divers emplacements du « Canon de Paris ou "Pariser Kanone"
-À partir du 23 mars 1918 où il s’est manifesté jusqu’au 1er mai. Il était près de Crépy (
)au nord-est de la forêt de Saint Gobain. (1ère localisation) Il y avait le canon N° 1 dont nous avons visité les vestiges. Il y en avait probablement 2 et peut-être 3 dans ce bois.
-Du 2 mai au 26 mai, pendant plus de 3 semaines, pas d’obus sur Paris et sa banlieue :
Est-ce l’usure des canons qui ne pouvaient pas tirer plus de 65 coups. Est-ce un accident de tir (éclatement du canon) ? Le repérage par l’Armée française a-il été efficace pour que les artilleurs allemands éprouvent le besoin de changer d’air ?
À noter que dès le surlendemain du 23 mars, le canon allemand avait été repéré près de Crépy. Des contre-batteries, avec le canon français de 305 sur voie ferrée, étaient entrées en action près de Vailly, zone française, à 20 km au sud de Crépy ( Nous possédions 2 canons de 305)
Les Allemands avaient un volant de 7 tubes fabriqués par Krupp
-Du 27 mai au 11 juin, pendant 15 jours, le « Canon de Paris » s’est à nouveau manifesté mais à partir de Beaumont en Beine ( 2ème localisation)
-Du 12 juin au 14 juillet, pendant plus d’1 mois, le canon s’est tu.
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Pendant 2 jours, le 15 et 16 juillet le « Canon de Paris » bombarde Paris à nouveau. (Il envoie d’ailleurs un obus au pied de la Tour Eiffel). D’où tire-il ? Il est communément admis qu’il tire du Châtelet dans le bois de Bruyères sur Fère à 88 km de Paris. ( 3ème localisation). Or le 18 juillet Foch lance sa grande contre-offensive sur l’Aisne, Le 22, les fantassins français nettoient les bois de Bruyères. Ils y trouvent la plate-forme du canon allemand « SKZ 45 Lange MAX » qui tire à 38 km . Les artilleurs allemands ont eu à peine le temps de déménager le tube.( voir infra)
Mais rien qui puisse rappeler le « Pariser kanone »
En 4 jours le « Canon de Paris » aurait eu le temps de déménager sans laisser la moindre trace y compris ses rails alors que le Max aurait laissé sa plate-forme dans l’affolement et avec ses rails. C’est incompréhensible.
-Du 17 juillet au 4 août, pendant 15 jours : Pas de tirs
-Du 5 août au 9 août. nouveaux tirs sur la capitale et sa banlieue venant de Beaumont en Beine ou peut-être de Crépy ; sûrement pas de Bruyères sur Fère occupée par les Français jusqu’à la victoire.
Les renseignements après la guerre sur les « Pariser Kanone » venaient du directeur du musée militaire de Karlsruhe, le colonel Blankenhorn et du capitaine de corvette Walter Kinsel à la « direction allemande des pièces à longue portée » et de la firme Krupp mais ces données restaient imprécises quant aux localisations.
Le meilleur document vient de Jean Hallade qui a écrit « De l’Aisne, on bombardait Paris » paru en 1986.
En ce qui concerne l’emplacement du canon à Bruyères, serait-ce comme l’Arlésienne… ?