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| | Pétain - Trahison ou sacrifice ? / Michel BoisbouvierEn réponse à -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2 La puce à l'oreille de Francis Deleu le samedi 30 janvier 2010 à 17h24Boisbouvier Vous savez aussi bien que moi que De Gaulle faisait déposer une gerbe chaque année à l'ile d'Yeu.
Ça devrait vous mettre la puce à l'oreille.
La puce à l'oreille ? Effectivement, vos lecteurs ont la puce à l'oreille à chacune de vos contributions et ne sont pas dupes de vos manigances ! Force est de constater, après vérification, que le dépôt d'une gerbe chaque année à l'île d'Yeu, par de Gaulle, n'est qu'une élucubration de quelques "patriotes" nostalgiques du pétainisme.
Complétons donc in extenso l'extrait déjà déposé par Jacques et publié par Henry Rousso et Eric Conan, Vichy, un passé qui ne passe pas : Cet hommage [ndlr : celui de Mitterrand], étrangement qualifié de républicain" s'agissant de Pétain, n'avait rien de traditionnel. L'habitude était récente et fut introduite pas François Mitterrand lui-même. Dans le passé, le général de Gaulle n'avait fait déposer une gerbe (de chrysanthèmes) sur la tombe de Pétain qu'une seule fois, le 10 novembre 1968, à l'occasion du 50ème anniversaire de la victoire de 1918. Il avait fait fleurir les tombes des généraux vainqueurs de la Première Guerre mondiale, sans excepter celle de Philippe Pétain. Ce geste fut alors mal apprécié... par certains fidèles du Maréchal. L'un d'eux arracha même sur la gerbe le ruban portant le nom du général de Gaulle. Georges Pompidou ne fit déposer, quant à lui, une gerbe (d'anémones et de mimosas) qu'en une seule occasion, tout à fait exceptionnelle : le 20 février 1973, lorsque le cercueil de Pétain fut inhumé une nouvelle fois. Il avait été enlevé quelques jours avant par un commando d'extrême droite dirigé par Hubert Massol, afin d'être transféré à l'ossuaire de Douaumont, une vieille revendication des défenseurs du Maréchal. Mais le cercueil fut retrouvé en banlieue parisienne et ramené à l'île d'Yeu.
Quant à Valéry Giscard d'Estaing, il n'a, lui aussi, consenti qu'un seul hommage, lors du soixantième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1978. L'initiative suscita en revanche de nombreuses réactions indignées, car elle intervenait dans un climat de réminiscences liées à l'Occupation. Quelques jours auparavant, L'Express venait de publier un entretien avec Louis Darquier de Pellepoix, ancien commissaire aux Questions juives; au même moment, on découvrait les thèses négationnistes de Robert Faurisson et l'émergence de la "Nouvelle Droite". C'est en réalité François Mitterrand qui a inauguré la tradition annuelle. Il a fait déposer des roses rouges le 22 septembre 1984, le jour de sa poignée de main à Verdun avec le chancelier Helmut Kohl, puis le 15 juin 1986, à l'occasion du 70ème anniversaire de la bataille de Verdun, et, depuis 1987, tous les 11 novembre sans exception.
Enfin, à propos du dépôt, le 10 novembre 1968, d'une gerbe par le général de Gaulle, je vous invite à (re)lire la contribution La gerbe de l'île d'Yeu . Croyant que de Gaulle souhaitait honorer Pétain, Rémy aura l'honnêteté, en reproduisant les réactions de De Gaulle, d'admettre qu'il s'était mépris sur les intentions de son ancien compagnon d'armes de la France Libre. |
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