Alors là, je ne vois plus du tout sur quoi tu t'appuies et pour me convaincre que Pétain n'était pas un traitre, il va falloir que tu uses quelques claviers.
Pour moi c'est un traitre parce qu'il dit quelque chose et fait le contraire et qu'il le fait avec l'ennemi. Pétain parle d'honneur et de redressement et son but est l'alliance avec le nouvel homme fort dont les idées lui conviennent sur bien des points.
Il ne faut pas oublier que, s'il est casse-gueule de tirer des leçons de l'histoire, les hommes le font souvent, faute d'autres repères.
Pour Pétain, le précédent c'est 1871, ou encore 1918, côté allemand : un armistice signé en temps utile, avant que tout ne foute le camp. Ce qui présuppose qu'aucun secours ne soit attendu de quelque autre belligérant. En 1871, c'est une tragique évidence. En 1940, tout ce qui pense à Bordeaux s'efforce de démontrer que l'Angleterre belligérante de 1940 ne vaut pas mieux que l'Angleterre neutre de 1871.
Donc je ne crois pas du tout que ces gens soient d'abord proches idéologiquement de Hitler et, par voie de conséquence, disposés à lui ouvrir la porte. Ils raisonnent d'abord en termes nationaux : tout est foutu, alors on peut se demander si les nazis sont sympa, et se dire que oui, pour se consoler et achever de se donner bonne conscience.
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