Bonjour,
Je ne suis pas convaincu par le "comparatisme" en histoire. Il me semble que c'est vite trop réducteur. D'ailleurs, un auteur aussi bien informé que Simon S. Montefiore dans son livre aussi impeccable qu'implacable sur l'univers politique, familial et mental de Staline évite l'approche comparatiste. Il resserre finement son analyse sur les dirigeants bolchéviques et bien sûr sur Staline qui devint le sur-dictateur dans ce qui est déjà une dictature depuis la prise du pouvoir par le parti de Lénine en 1917. L'absolutisme stalinien est arrivé par étapes, toutes sanglantes, terrifiantes renvoyant la Terreur qui suivit la Révolution française à un petit règlement de comptes ! (Ces purges sont également bien racontées dans la magnifique BD de Bilal et Christin Scènes de chasse.)
En revanche, je suis d'accord quand il écrit que les bolchéviques ont prôné ET appliqué l'élimination physique de certaines classes et nationalités dès 1917, c'est-à-dire dès le début de leur pouvoir. La terreur révolutionnaire n'est pas une dérive, un hoquet sanglant; elle est inscrite dans les textes de Lénine, Trotsky, etc.
Il y a un point sur lequel on peut comparer les deux dictateurs : ni Hitler ni Staline n'étaient des cinglés et c'est bien ce qui les rend si douloureux à étudier. Les réduire à deux monstres éructant a longtemps été une manière d' évacuer leur humanité (à comprendre : appartenant au genre humain) et de faire du dernier tsar rouge une "erreur" de parcours au pays de l'avenir radieux du communisme... En Russie soviétique, des milliers de fonctionnaires ont participé aux massacres et permis ainsi à Staline de prospérer durant un quart de siècle.
Mais je vais déposer le livre de Montefiore et quelques extraits le plus vite possible. J'en suis à la signature du pacte germano-soviétique vécue de l'intérieur de la cour du tsar rouge : c'est passionnant. Un livre incontournable.
RC |