Comme l'écrit son biographe, lui-même rapportant le point de vue de certains compagons de guerre du bouillant général, Philippe Leclerc n'est pas devenu un révolutionnaire en 4 ans. Loin de là. Mais il est incontestable que l'homme est davantage Leclerc que de Hautlecloque à la fin de la SGM. Sans renier ses origines, il a été profondément marqué par la dimension politique de l'entreprise gaullienne et sa vision du monde et de la société française en est modifiée. Néanmoins, il choisit de ne pas se lancer dans une carrière politique; il reste un militaire qui se pose des questions sur le monde issu du conflit.
Il se retrouvera, toutes proportions gardées, plutôt à "la gauche" de D'Argenlieu en Indochine. Jean Lacouture a aussi noté ce changement. Il a intégré le doute et une compréhension du patriotisme qui agite les peuples colonisés. Mais de là en faire un anticolonialiste ou un progressiste serait exagéré et même ridicule.
Cordialement,
RC |