Engageant encore plus la France dans la collaboration militaire, les negociations Juin-Goering :
(que pour ma part, je ne connaissait pas)
Extrait de "La Marine française et la guerre - 1939-1940" de Ph. Masson (prochainement dans LdG)
:
"Les Allemands n’écartent pas alors la possibilité d’un repli de Rommel sur la Tunisie. Le problème d’une participation de la France à la guerre en Afrique se pose donc et le général Juin en discute le 20 décembre à Berlin les modalités avec Goering. L’entrevue est cordiale. L’atmosphère beaucoup plus détendues qu’à St Florentin. A l’issue de cette rencontre, Darlan accepte le principe d’une participation francaise au conflit dont les conséquences pouvaient être capitales.
Au cas où l’Afrikakorps serait rejeté en Tunisie, les troupes francaise combattraient à ses côtés pour arrêter les Anglais. Des bateaux et des camions francais assureraient les transports de matériel et d’approvisionnement camouflés entre la France, l’AFN et la Libye, sans participation de personnels de l’Axe. Cette participation s’ajoute à une aide logistique importante, déjà en cours d’exécution, au profit des troupes germano-italiennes, avec la livraison à partir des réserves de l’AFN de 4 000 tonnes de carburant et le transport de Marseille à Bizerte de 800 à 1000 tonnes par jour de vivres et de denrées commerciales.
Il s’agit, en fin de compte, d’une promesse d’engagement extrêmement grave qui ne peut conduire qu’à une cobelligerence, associant la marine et l’armée d’Afrique aux forces de l ‘Axes. Le passage de matériel et d’approvisionnement même camouflés implique, de toute évidence, une protection au moyen de la flotte. Comme l’a souligné le général Juin à Berlin, la défense de la ligne Mareth dans le sud tunisien, même en liaison avec les Allemands, suppose encore l’intervention non seulement des troupes de Tunisie réduites à 9 bataillons en vertu de l’armistice, mais l’envoi d’unités stationnées en Algérie et même au Maroc.
(…)
Ses revendications (de Darlan) concernent également le remilitarisation du Sud tunisien, c’est-à-dire de la ligne Mareth, ainsi que la libération d’officiers indispensables à l’encadrement des troupes indigènes. Ces mesures de réarmement obéissent à un but non seulement militaire, mais moral. Comme l’a souligné le général Juin à Berlin, il s’agit de créer « le climat nécessaire permettant aux troupes francaises de se trouver en conditions psychologiques de combattre aux cotés des Allemands et surtout des Italiens ».
Darlan insiste d’ailleurs bien pour que le commandement en chef soit assuré parle général Juin tant que les opérations se dérouleront sur le sol tunisien ou francais, c’est-a-dire algérien. Dernière condition, enfin, la Luftwaffe assurera, dans la partie orientale de la Méditerranée occidentale, la protection des navires de transport.
"
Plus je m'informe sur la politique du gouvernement de "Vichy", plus je suis etonné par l'ampleur de sa compromission. (mais peut-on encore appeler ce type d'arrangement, une compromission ?)
Bonnes lectures........
Laurent |