Bonsoir,
Le commandant Georges Loustaunau-Lacau fut bien le fondateur des réseaux "Corvignolles", lesquels recrutaient ses membres exclusivement dans les milieux militaires. La naissance de l' OSARN (OSAR ou CSAR mieux connue sous le sobriquet "La Cagoule" ) est postérieure aux Corvignolles. Je me suis avancé un peu vite en affirmant que Loustaunau-Lacau était considéré comme le fondateur de la branche militaire de La Cagoule. "La Cagoule" et les "Corvignolles" étaient deux organisations secrètes bien distinctes animées cependant par les mêmes objectifs: le lutte contre le communisme et le renversement de la République. C'est, semble-t-il, sur les méthodes que les deux groupes divergeaient. La Cagoule ambitionnait de renverser la République par des méthodes terroristes (assassinats, attentats, complots etc...) propices à la création d'un climat insurrectionnel.... suivies d'un coup d'état pour "rétablir" l'ordre. Les "Corvignolles" c'est-à-dire pratiquement l'ensemble des cadres de l'armée, plus soucieux d'une certaine légalité, favorisaient cette insurrection mais escomptaient que le gouvernement en place, légitime et républicain, fasse appel à l'armée pour mater l'insurrection... Un coup d'état militaire déguisé en quelque sorte - un peu à la manière "Pétain" en juin 1940.
A propos de Loustaunau-Lacau, Aristide Corre (Dagore), responsable du 2e Bureau de La Cagoule, dans ses "Carnets secrets", écrit ceci en date du 15 novembre 1937:
*** Or sans les armes qui sont encore ici, l'on ne peut vraiment rien tenter. Tout repose donc sur ce transfert dans un délai des plus rapides. Et nous sommes ici au point mort. D'autre part, à la suite de la trahison de Loustaunau tous les rapports avec l'armée sont à reprendre eux aussi. ***
Trahison de Loustaunau? S'agit-il du refus de Loustaunau-Lacau de prendre la tête du coup d'état comme le souhaitait Eugène Deloncle? Ou alors Loustaunau aurait-il infiltré "La Cagoule" et dévoilé à la police les noms de principaux responsables (en fuite lorsque Corre écrit ces lignes depuis l'Espagne).
Bien cordialement,
Francis. |