... en ce qui concerne la presse d'extrême droite et les ouvrages de certains journalistes et écrivains qui se réclament de la droite nationaliste dure. Comment les aborder dans Livres de Guerre ? Faut-il indiquer les liens vers des sites qui défendent des thèses xénophobes ou ouvertement racistes et qui chroniquent des bouquins d'ex-activistes OAS et de nostalgiques de Vichy ? Le site qui analyse les pratiques de l'histoire et le dévoiement négationnistes a fait le choix de ne pas inscrire de liens directs avec les pages des révisionnistes-négationnistes.
Francis soulevait le problème il y a quelques temps avec le cas d'un LF Céline : comment proposer ses pamphlets obscènes tels que "L'école des cadavres" ici...? Je suis pour leur inscription, mais je ne sais pas quel "chapeau" de mise en garde rédiger pour avertir les visiteurs-lecteurs que l'intérêt idéologique/historique de ce genre de texte est accompagné pour moi mais d'un profond rejet des délires fangeux d'un homme qui est un génie de la langue mais une ordure politique... Complexe...!(la réserve et la prudence éditoriale s'appliquent aussi à Drieu, Rebatet, Brasillach et dans une moindre mesure à Chardonne ou Jouhandeau...J'avoue être séduit par des livres de Drieu et en même temps écoeuré et affligé par ses délires fascistes !)
Une précision s'impose afin d'éviter les malentendus :
En ce qui concerne Bénouville, je suis bien conscient de l'action réelle qu'il entreprit courageusement dans les rangs de "Combat", très isolé car la plupart de ses amis étaient à Vichy ou avec les ultras parisiens de la collaboration. Néanmoins certaines zones d'ombres subsistent sur son attitude et son rôle autour de l'arrestation de Caluire. Pierre Péan lui avait offert l'opportunité de s'expliquer sur son rôle dans Caluire et cet ordre à Hardy, il n'a pas souhaité en profiter. De même, le livre avec Laure Adler dont l'édition posthume était une condition fixée avec elle et leur l'éditeur, lui donnait une ultime possibilité de "crever l'abcès".Mais il appartenait à la génération des décideurs responsables de la glorification de la Résistance dans les années d'après-guerre; il n'a pas voulu être celui qui aurait brisé le consensus des vétérans des mouvements.La gloire de la France n'était pas une pose ou un mot creux chez Bénouville, il défendait sa vision d'un pays qu'il aimait plus que les hommes qui le formaient.
La polémique n'est pas terminée et l'affaire de Caluire ainsi que la disparition du délégué du général de Gaulle vont faire couler encore beaucoup d'encre, selon l'expression consacrée !
Amicalement,
René Claude |