On a trop longtemps angélisé un officier nazi, qui a dû toute sa carrière à Hitler, et qui l'a servi loyalement et de toutes ses capacités, jusqu'à l'été 1944. Cette tardive prise de conscience s'apparente plutôt à de i'opportunisme.
Si l'Armée Rouge était restée bloquée à l'Est, et le débarquement de Normandie repoussé, Rommel serait resté d'une inébranlable fidélité pour son Fuhrer. Sa contestation tardive de l'hitlérisme ne résulte que des défaites. Il serait temps de cesser de lui tresser des guirlandes de "résistant".
Il a soigneusement peaufiné son image de preux chevalier de la guerre du désert. Parce que ce théâtre d'opérations ne se prêtait pas à de la guerilla et à des représailles contre des civils. En 1939, il commandait le pilonnage de Varsovie par l'artillerie, sans aucun état d'âme.
Aprés Bir Hakeim, des combattants juifs de l'armée anglaise ayant été capturés, il ne leur a pas accordé le statut de prisonniers de guerre, et les a fait transférer par avion en Allemagne (malgré sa pénurie de carburant) pour que la dangerosité de ces ennemis du Reich soit traitée en conséquence.
Enfin, en juin 1940, ayant capturé un capitaine français, il lui ordonna de monter sur son char, et de le guider pour faciliter sa progression. Le capitaine ayant refusé cette coopération déshonorante, Rommel le fit abattre dans un fossé, soulignant qu'il avait "vu de la haine"
dans les yeux du Français.
Ce passage, raconté par Rommel lui même, figurait dans la première édition de "La guerre sans haine". Dans les éditions suivantes, il fut pudiquement censuré. |