Ce dernier, en effet, faisait l'objet d'une campagne de presse stigmatisant ses liaisons homosexuelles, ce qui avait réveillé quelques craintes au sein du Parti, dans la mesure où ces révélations tombaient alors que s'ouvraient les élections présidentielles en Allemagne, et que Hitler y était, naturellement, candidat.
Drôle de complot, en vérité, qui déraille à la vitesse de l'éclair, parce que confié à une poignée de poignée de bras cassés. La presse antinazie, vite informée, en fera ses choux gras. L'affaire contribuera également à ce que Röhm prenne contact avec des adversaires de Hitler, ce qui ne sera pas sans saper sa légitimité au sein de l'appareil du Parti. Buch, lui, ne fera l'objet d'aucune réprimande. Plus fort encore, Himmler sera chargé d'apaiser les tensions entre les deux hommes.
De là à conclure que Hitler a secrètement organisé toute l'affaire, manipulant Buch pour affaiblir Röhm, le pousser à l'erreur, et accroître l'influence de Himmler tout en faisant croire à ses ennemis que le Parti était apparemment plus divisé qu'il n'était...