"C'est de Thorens, Haute-Savoie, que je vous parle ce matin. De Thorens, hier un des quartiers généraux de la fameuse Résistance. J'y suis arrivé tout à l'heure […] pour assister à la fin d'une légende, comme je le disais hier soir. […] Dans Thorens, les camions embarquent par fournées les fameux résistants qui, traqués par les forces du Maintien de l'ordre, débusqués par elles de ce plateau inexpugnable […], se rendent en foule. Car la fin de cette aventure tragique, déguisée en épopée par les menteurs de Londres, c'est la capitulation […] des bandes qui […] prétendent incarner le patriotisme français.
Je les ai vus, Français et étrangers mêlés, Armée secrète et F.T.P. confondus. Je les ai vus arriver sans armes. Car le trait dominant de cette capitulation, c'est que tous ces hommes ont été lâchés par leurs chefs au premier assaut mené contre eux, et qu'eux-mêmes ont lâché leurs armes pour fuir plus vite. […]
L'Armée secrète est en fuite. […] La légende est morte !"
Philippe Henriot, secrétaire d'Etat à l'information, mercredi 29 mars 1944, 12 h 40. |