J'oubliais un 6e reproche de taille !
Je reproche aussi, bien sûr, à Claude Barbier d'avoir dit que les maquisards sont montés aux Glières, non pour réceptionner les armes promises par les Anglais, mais pour "se cacher" !
1) Sur le fond, c'est manifestement faux :
a) d'une part, comme je l'ai déjà rappelé, parce que, le 31 janvier 1944, lorsque la Haute-Savoie est mise en état de siège, ce sont seulement trois camps A.S. (environ 120 hommes) qui montent (en colonne organisée et sur ordre) sur le plateau alors que le bataillon des Glières comptera environ 450 hommes le 26 mars. Certains camps A.S. resteront dans les vallées jusqu'en mars où c'est, au contraire, la menace d'une attaque allemande qui les fera monter, ou ne monteront pas du tout sur le plateau...
b) d'autre part, parce que, dès le début février, les Glières sont l'objet d'un duel de propagande à la radio entre Maurice Schumann pour Londres et Philippe Henriot pour Vichy, ce qui fait que le plateau des Glières n'est pas précisément le lieu idéal pour se cacher !
2) Dans la forme, c'est employer, de la part du grand historien objectif et impartial Claude Barbier, un terme vraiment neutre : "se cacher" !
En effet, il aurait pu dire, par exemple, que certains maquisards, traqués par la police et la Milice, ont cherché refuge sur le plateau des Glières, ce qui est certainement vrai, ou même - je me fais l'avocat du diable - que les 120 hommes montés sur le plateau le 31 janvier ont fait d'une pierre deux coups, mais il a préféré écrire, dans son ouvrage, à la page 143, cette généralisation abusive : « […] la nécessité de se prémunir des attaques du maintien de l’ordre – se cacher donc – passait avant la réception des armes. »
Dont acte, mais où se cache ce fameux esprit d'analyse ? |