Errare humanum - Dernière Guerre Mondiale - forum "Livres de guerre"
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Edition du 28 octobre 2013 à 12h21

Dernière Guerre Mondiale / Daniel Laurent & alii

En réponse à -4 -3 -2
-1Au moins ou au plus ? de Daniel Laurent

Errare humanum de Emmanuel de Chambost le lundi 28 octobre 2013 à 11h41

Cher Daniel, je ne vois pas très bien comment on pourrait réaliser des dossiers volumineux sans y glisser quelques erreurs, mais c'est bien l'intérêt d'un forum comme celui sur lequel on se trouve de passer au peigne fin ce qu'on y voit passer.

La fondation Gabriel Péri se devait d'avoir une page de son site dédiée au talentueux moustachu. C'est ici, je le rappelle, et il s'agit tout simplement d'un résumé de la notice Gabriel Péri du Maitron signée Pennetier et Olivesi. L'erreur de date peut relever de la coquille. L'erreur sur l'intervention de Marty peut être interprétée comme un travail bâclè et/ou une sollicitation de la notice du Pennetier pour renforcer dans l'image de Péri la figure du bon face aux méchantes brutes staliniennes.

Dans les deux textes, celui de Pennetier et a fortiori, celui de la fondation Péri, il y a une omission qui concerne la très longue controverse qui a eu pour objet le clivage qui aurait opposé les "bons" et les "méchants" sur les sujets du pacte germano-soviétique, de la négociation avec l'occupant pour la reparution de l'Huma et de la politique de semi-légalisation enfin. La controverse qui remonte aux années soixante fut initiée par les oppositionnels du PCF regroupés dans le mouvement UNIR et fut connue du grand public en 1971 avec la publication du livre de Teruel-Mania, de Lénine au Panzer-communisme chez Maspéro. Teruel-Mania mettait explicitement en cause la direction du PCF dans l'arrestation de Péri. Pennetier fut mêlé à la controverse lorsqu'en 1986 il publia dans la revue L'Histoire un article La vérité sur la mort de Gabriel Péri dont le principal apport était le témoignage de la maitresse de Péri, Étienne Constant alias Sofia Jancu qui tirait la couverture - vers elle plutôt que vers la légitime, cela va sans dire - dans le sens d'une posture hétérodoxe. Pennetier versait alors dans la vison des deux lignes qui fut combattue à la fois par les orthodoxes (Bourderon dans les cahiers d'Histoire de l'IRM, 1986) et plus tard les non-communistes Berlière et Liaigre qui ne voyaient pas apparaitre dans les archives d'époque un clivage entre deux lignes. Dans la notice du Maitron, Pennetier reconnait implicitement l'apport de Bourderon (pas de confli apparent entre Péri, Duclos et Frachon) et relativise les témoignages de l'entourage de Péri.

Dans cette affaire, il subsiste deux questions: pourquoi Foeglin a-t-il proposé à la police de livrer une personnalité communiste qui se trouva être Péri ? Pour Pennetier et Besse (La négociation secrète, 1986, p.152), "Foeglin avait appliqué le comportement conseillé aux clandestins: sortir par la ruse ou par la force, mais en tous cas sortir",interprétation qui ne coule pas de source. Pourquoi l'Humanité clandestine de novembre 1941 dénonçait-elle publiquement le traitre Foeglen, alors que dans le même temps son patron Arthur Dallidet le mettait au vert ?

Emmanuel

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